Revue de presse internationale

À la Une : «Ballon espion», la crise diplomatique s'intensifie entre Washington et Pékin

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La destruction du ballon chinois par un chasseur américain vue du sol, le 4 février 2023.
La destruction du ballon chinois par un chasseur américain vue du sol, le 4 février 2023. © REUTERS/Randall Hill
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« La décision spectaculaire des États-Unis d'abattre ce ballon le week-end dernier met en évidence la méfiance croissante entre les deux superpuissances » et « soulève des questions sur la possibilité de stabiliser les relations sino-américaines dans la crainte d'une nouvelle guerre froide », analyse le Japan Times. La colère chinoise s'affiche en tout cas en Une de la presse nationaliste comme le Global Times qui fustige « la réaction complètement disproportionnée des États-Unis » face à un « inoffensif ballon météo, [...] c’est comme tirer sur un moustique avec un canon ».

Alors que les plongeurs de la marine américaine « s’efforcent désormais de récupérer en mer les débris du ballon », ce qui pourrait prendre « plusieurs jours », note le New York Times, la presse internationale reste perplexe sur les ressorts de cet épisode « qui a conduit un simple ballon sans pilote à mettre le feu aux poudres dans la relation sino-américaine », souligne le Washington Post.

« Mais à quoi servait-il ? », se demande également le Guardian qui souligne « que s'il s'agissait bien d'un ballon espion, il était prévisible qu'il soit repéré et abattu, et ce à quelques jours seulement de la visite du chef de la diplomatie américaine en Chine. [...] Pékin cherchait-il alors à saboter les négociations avec les États-Unis ou bien à tester la rapidité de la réponse militaire américaine ? », s'interroge le quotidien britannique. C'est en tout cas « une provocation bien imprudente », estime de son côté le Wall Street Journal qui dénonce « le comportement diplomatique bien connu de la Chine, qui consiste à sonder la faiblesse d'un adversaire ».

La Chine menace-t-elle de riposter, au risque de l'escalade ?

« Il y a risque d'escalade imprévisible », s'inquiète le Suddeutsche Zeitung si les « deux superpuissances ne s'entendent pas sur la proportionnalité des moyens qui veut qu'aux sanctions répondent des sanctions, aux manœuvres des contre-manœuvres et aux tirs d'autres tirs ». « La Chine se retrouve avec des options limitées », estime de son côté le New York Times, « alors que la fureur affichée de Pékin n'a pas masqué les regrets également que cet abattage du ballon a porté atteinte aux efforts de stabilisation des relations entre les deux pays ». C'est un « énorme défi pour Xi Jinping qui souhaite améliorer les relations, mais sans céder de terrain », commente encore le Times.

« La logique voudrait qu'il y ait une riposte symbolique », analyse une sinologue dans Le Soir, mais il est en tout cas peu probable que « Pékin se lance dans une vengeance qui pourrait déboucher sur une riposte américaine encore plus forte ». Analyse partagée par un autre spécialiste dans La Repubblica pour qui « malgré les points de désaccords, ni la Chine ni les États-Unis n'ont d'intérêt dans un conflit militaire ». La relation avec la Chine « va rester très instable », estime encore le quotidien italien, qui renvoie pour les conséquences, « au discours sur l'état de l'Union que doit prononcer Joe Biden demain au Congrès ».

Kyrylo Boudanov, nouveau ministre de la Défense ukrainienne en pleine offensive russe

Exit Oleksiï Reznikov, « affaibli dans un scandale de corruption », qui va être remplacé au ministère de la Défense par « le chef du renseignement militaire Kyrylo Boudanov », rapporte le Kyiv Independent. « C'est le plus important remaniement ministériel depuis le début de l'invasion russe », souligne de son côté le Washington Post, et qui intervient alors « que les combats se multiplient au cœur de l'hiver et que se profile une vaste offensive russe ».

« Même s'il n'était pas directement impliqué dans le scandale de corruption qui a affecté son ministère, la position de Reznikov était fragilisée », explique le Post qui note que son successeur Kyrylo Boudanov, 36 ans, est « l'un des plus jeunes généraux d'Ukraine », et qui est notamment connu pour avoir prédit « l'attaque à grande échelle de la Russie contre l'Ukraine alors que la plupart des responsables pensaient qu’ils ne s’agissaient que d'une incursion ».

L’Iran va gracier de nombreux manifestants condamnés

« L'ayatollah Khamenei va gracier certains manifestants antigouvernementaux, pour marquer l'anniversaire de la révolution de 1979 », rapporte le Guardian qui souligne « que cette amnistie reste néanmoins limitée et ne s'appliquera pas aux binationaux et aux personnes condamnées passibles de la peine de mort ». Une amnistie « présentée par les autorités comme un acte de réconciliation maintenant que les manifestations de rues ont été réprimées », note encore le quotidien britannique.

Alors que le Wall Street Journal estime également « que ces grâces reflètent la confiance croissante du gouvernement dans le fait que le pire des manifestations est désormais passé ». Après quatre mois de manifestations antigouvernementales réprimées avec « la plus grande brutalité, les protestations ont largement diminué », note le quotidien américain qui souligne qu'au moins « 20 000 personnes ont été arrêtées » et plus de 500 tués ces derniers mois.

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