À la Une: nouveau passage devant la justice pour Donald Trump
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Cette fois, l’ancien président américain est poursuivi pour fraude – il aurait menti sur les finances de son groupe pour décrocher des prêts et des conditions d’assurance plus intéressants. Et, soupire Le Devoir au Canada, au cours de ses quatre heures de témoignage hier, Donald Trump « s’est montré égal à lui-même », c’est-à-dire qu’ « il n’a pas respecté les règles de la procédure, a profité de son temps de parole pour parler beaucoup de sa personne, et a exposé quelques ‘réalités alternatives’. » Ironiquement, s’amuse encore le journal, Donald Trump « n’a pas manqué une occasion de vanter son parcours, son empire, et ses biens », alors même que « la surévaluation de [ces derniers] est au cœur de ce procès ». À tel point – et cette phrase est reprise par plusieurs titres – que le juge a fini par demander à l’avocat de Donald Trump de « contrôler son client. »
Le Times britannique partage cette consternation, et décrit un ancien président « la tête inclinée d’un côté, ses lèvres pincées en un sourire, pendant qu’un juge furieux le réprimandait. » Somme toute, « il avait l’air d’un enfant que l’on gronde devant ses amis. »
Un enjeu majeur : la présidentielle de 2024
C’était la première fois depuis un siècle qu’un ancien président américain était appelé à témoigner pour sa propre défense. Et il ne s'agissait que d'un « amuse-bouche », prévient leWall Street Journal, avant un « repas en quatre services » composé de « la procédure pénale, après l’inculpation de M. Trump par l’Etat de New York, deux inculpations par les autorités fédérales, puis une autre en Géorgie. » Le Japan Times ne dit pas autre chose, lui qui prédit déjà que « l’extraordinaire scène » constituée par la journée d’hier « a été le point de départ de ce qui va probablement devenir une marque de fabrique de la campagne pour 2024. »
Sauf que précisément, pour le quotidien économique new-yorkais, ces dossiers « ne vont pas changer grand-chose politiquement. » Donald Trump ne s’est-il pas servi de son témoignage hier comme d’une plateforme pour sa candidature ? Quant à l'opinion, d'affaire en scandale, l’ancien président domine toujours les sondages pour la primaire républicaine.
En fait, analyse le Wall Street Journal, le problème tient à ce que, « au lieu d’essayer de le défaire politiquement », les adversaires de Donald Trump ont « lâché le système judiciaire contre lui de toutes les manières possibles » … ce qui lui permet de jouer les « martyrs politiques. »
Au point que le quotidien se demande, avec une de ces drôles de formules dont la langue anglaise a le secret, si « Donald Trump sera inculpé dans ses fonctions. »
Un mois de combats entre Israël et le Hamas
Un mot revient dans plusieurs journaux : « peur. » La « peur de mourir », écrit Le Devoir, mais aussi la « peur de la faim et de la soif. » La peur des gazaouis sous les bombes depuis un mois, autant que la « peur » des israéliens vivant à la frontière, et dont parle le Wall Street Journal.
Quatre semaines donc depuis l’attaque du Hamas ; quatre semaines qu’El Pais résume comme « un mois de douleur, de traumatisme, et de vengeance. » La volonté de faire œil pour œil, dent pour dent : c’est, constate le journal espagnol, « le plus petit dénominateur commun autour duquel se rencontrent la rue, les dirigeants politiques et militaires et les médias. »
Des désaccords malgré tout
Des points de divergence énumérés par El País : en Israël, il y a ceux qui visent « la vengeance » là où d’autres parlent de « victoire » ; il y a ceux qui en veulent au Hamas, ceux qui veulent cibler tous les Palestiniens, ceux enfin qui continuent de défendre une solution à deux États.
Bref, une véritable « guerre des mots et des concepts », « insupportable » aux oreilles de Die Welt ; une « fracture intellectuelle » particulièrement frappante en Allemagne, où « parler d’Israël est bien sûr plus compliqué qu’ailleurs » concède le quotidien, « ce qui conduit à un mélange étrange et souvent gênant entre silence et nécessité de prendre position. » Le monde entier observe, sans réussir à satisfaire « cette envie toujours présente de ‘positionnement’, de formules qui soient enfin les bonnes. »
Et pendant ce temps, les jours passent. Cela fait un mois.
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