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À la Une: à Gaza, une distribution d’aide humanitaire vire au drame

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Dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par l'armée israélienne le 29 février 2024, des Palestiniens encerclent des camions d'aide dans le nord de la bande de Gaza.
Dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par l'armée israélienne le 29 février 2024, des Palestiniens encerclent des camions d'aide dans le nord de la bande de Gaza. AP
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« L’acheminement chaotique de l’aide devient mortel », titre le Washington Post tandis que Le Devoir à Québec parle de « tirs israéliens sur une foule affamée ».

« Mais que sait-on vraiment des causes des décès survenus lors de l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza ? », se demande O Globo. Le quotidien brésilien constate que « les autorités palestiniennes dénoncent les tirs aveugles, mais que pour Israël, les morts sont le résultat d'émeutes ».

Le Wall Street Journal tente de remonter le fil des évènements. Le quotidien cite tout d’abord des responsables israéliens. Selon eux, « des milliers de Palestiniens ont encerclé une trentaine de camions transportant de l'aide vers le nord de Gaza, hier vers 4 heures du matin. Des dizaines de personnes ont été mortellement piétinées ou blessées dans la cohue, et certaines ont été écrasées par les camions ».

« L'armée israélienne nie avoir tiré sur de grandes foules de personnes affamées », assure de son côté le Guardian. Le quotidien britannique se fait l’écho de la version d’un porte-parole israélien selon qui « les soldats ont seulement tiré sur un petit groupe qui s'est éloigné des camions et a menacé un point de contrôle ».

Autre version du drame, celle du Wall Street Journal qui publie le témoignage de Saeb Abu Sultan, 36 ans, père de trois enfants. Un homme jusque-là « réticent à collecter de l'aide parce qu'il avait entendu dire que des personnes étaient parfois abattues autour des points de contrôle et qu'il trouvait cela humiliant »Mais hier jeudi, il y est allé pour la première fois, « parce que sa famille n'avait pas mangé depuis deux jours ». 

« Je savais que c'était un risque, glisse-t-il au journal. Mais à notre grande surprise, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu sur les gens et nous avons commencé à courir. » Il ajoute que « les camions chargés d’aide ne se sont pas arrêtés. Il jure aussi avoir vu des palestiniens écrasés sous leurs roues ».

Version corroborée par les médecins arrivés sur place et cités par Le Monde en France. Le journal publie le témoignage de Fares Afana, chef du service ambulancier de l’hôpital Kamal Edwan selon qui les médecins ont trouvé« des dizaines ou des centaines de personnes gisant sur le sol. Il n’y avait pas assez d’ambulances pour récupérer tous les morts et les blessés, certains étaient transportés vers les hôpitaux dans des charrettes tirées par des ânes ».

Conséquences sur la guerre à Gaza

En Israël déjà, croit savoir le Times. Le quotidien britannique selon qui « Benyamin Netanyahu est confronté à sa série de dilemmes les plus difficiles depuis le début de la guerre avec le Hamas à Gaza le 7 octobre ».

Et pourtant, il peut compter sur le soutien de l’aile dure de son gouvernement croit savoir El Pais qui cite le ministre israélien de la Sécurité nationale, l'ultra Itamar Ben-Gvir qui assure que « l'armée a agi de manière excellente contre une foule de Gaza qui a tenté de leur faire du mal. Il exige même d'empêcher toute entrée d'aide, qu'il qualifie d'oxygène pour le Hamas ».

Mais le Premier ministre israélien subit en revanche les foudres de la communauté internationale, constate Le Monde. À commencer par « Joe Biden, qui avait dit cette semaine espérer un cessez-le-feu à Gaza d’ici lundi, le président américain est revenu sur son affirmation ».

« Il est temps pour Israël d’arrêter – avant que Gaza ne devienne la Somalie. » C'est le titre de l'éditorial d'Haaretz ce vendredi matin. Le quotidien israélien martèle « qu’avant même que les détails de ce qui s'est passé n'aient été pleinement clarifiés, ces morts inutiles mettent en évidence l'anarchie créée par l'occupation partielle de Gaza par Israël ».

Elles éloignent aussi la possibilité d’une pause dans les combats. Mais une trêve, « Israël et Hamas n’en veulent pas vraiment », affirme la Tribune de Genève.

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