Revue de presse internationale

À la Une: Yahya Sinwar remplace Ismaël Haniyeh à la tête du Hamas

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Yahya Sinwar, ici en 2023, a été désigné comme le nouveau chef du bureau politique du Hamas.
Yahya Sinwar, ici en 2023, a été désigné comme le nouveau chef du bureau politique du Hamas. © MOHAMMED ABED / AFP/File
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Désignation officialisée mardi, après la mort du précédent chef du groupe armé. Haaretz y voit « un message du Hamas à Israël, aux États-Unis, aux négociateurs (…) et à la population palestinienne ». Et pour cause : Sinwar est l’architecte des attaques du 7 octobre, et est, rappelle le Figaro, « l'ennemi numéro un d'Israël »Sa nomination est donc « une décision symbolique qui montre l’alignement du Hamas » avec la ligne dure tenue par Yahya Sinwar, analyse le New York Times. Et c'est un signe de plus, juge El Pais, que « le radicalisme a pris le dessus sur le pragmatisme » au sein du mouvement palestinien. 

Une désignation dans un contexte régional plus tendu que jamais

La mort d’Ismaël Hanyieh en terrain iranien, dont Téhéran accuse Israël d’être responsable, fait craindre depuis plusieurs jours une riposte des alliés du Hamas et de l’Iran. Et précisément… le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a pris la parole mardi pour promettre une réponse. Mais, croit comprendre L’Orient-le Jour, « le Hezbollah n’a pas l’intention d’entraîner le pays (et la région toute entière) dans une guerre totale face à Israël ». Le journal libanais en veut pour preuve qu’Hassan Nasrallah a promis de répondre « avec courage mais aussi avec doigté », sans « être impulsif ». 

Quelques pages plus loin, un éditorialiste nuance : le chronomètre s'accélère et la seule question à présent, est « de savoir laquelle battra l’autre de vitesse », entre « l’explosion » et « la désescalade à laquelle œuvre fébrilement la communauté internationale ». Des puissances dont on attend « un salutaire prodige de désamorçage in extremis ». 

Les États-Unis en tête des artisans négociateurs

Obligés de jouer les équilibristes et de poursuivre leur défense d’Israël, même si, poursuit L’Orient-le Jour, « à quelques semaines de sa retraite, le président américain répugne à se laisser entraîner dans la mêlée ».  

Le Washington Post n’est pas du même avis et juge au contraire que, « même s’il quittera bientôt la Maison Blanche, il a, au cours de la semaine passée, conduit un intense tour de négociations pour éviter une guerre catastrophique ». Discussions à huis clos, avertissements sans fards, déploiement de forces américaines… tous les moyens ont été mis en œuvre. Autant d’efforts qui, croit savoir le Post, « pourraient être payants ». 

Kamala Harris concentrée sur la présidentielle américaine

La candidate démocrate a désigné hier son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz. Un homme « peu connu au niveau national » reconnaît le Washington Post, mais qui « a su convaincre les électeurs ruraux conservateurs ». Avec ce choix, Kamala Harris « ne prend que peu de risques » relève Le Temps : Tim Walz « remplit les critères » qu’on pouvait attendre « d’un possible vice-président démocrate : un homme, blanc, et de la région du Midwest, où beaucoup d’États sont considérés comme pivots ». 

Le Star Tribune, un média du Minnesota, est d’ailleurs déjà conquis : « ancien professeur, entraîneur de football, vétéran de la garde nationale » c’est aussi un « dirigeant pragmatique et expérimenté (…) qui apporte à la course présidentielle la bonne foi de l’Amérique rurale ». 

Un choix qui divise 

Le Temps note d’ailleurs que « pour les Républicains, » Tim Walz n’est rien d’autre qu’ « un Bernie Sanders bis ». Et c’est exactement ce que dénonce le Wall Street Journal : « au cours de son second mandat, il a été le gouverneur du Minnesota le plus à gauche » depuis les années 30 ; pour le quotidien économique, avec ce choix, Kamala Harris a « plié sous la pression progressiste » et a choisi « un colistier qui renforce sa base plutôt que de s’adresser aux électeurs indécis ». 

L’avenir dira qui, de ces deux camps, a eu du flair : comme le souligne le Times, le « charme affable et terre à terre » de Tim Walz a « moins de trois mois » pour faire effet. 

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