Revue de presse internationale

À la Une: Donald Trump de nouveau dans le collimateur

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L'ancien président républicain Donald Trump s'exprime lors d'un débat présidentiel avec la vice-présidente démocrate Kamala Harris au National Constitution Center de Philadelphie, le mardi 10 septembre 2024.
L'ancien président républicain Donald Trump s'exprime lors d'un débat présidentiel avec la vice-présidente démocrate Kamala Harris au National Constitution Center de Philadelphie, le mardi 10 septembre 2024. © AP - Alex Brandon
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C’est le titre de l’éditorial du Wall Street Journal après la nouvelle tentative d’assassinat qui a visé le candidat républicain à la Maison-Blanche hier. Donald Trump jouait au golf dans son club de West Palm Beach en Floride quand un agent chargé de sa protection a repéré un tireur caché dans les buissons, armé d’une kalachnikov avec une lunette de visée. L’agent a ouvert le feu. L’homme a pu s’enfuir en voiture mais a finalement été arrêté dans un comté voisin.

Pour le Wall Street Journal, il faut bien sûr se féliciter de la vigilance du Secret Service, « il n’en reste pas moins alarmant, pointe le journal, qu’un assassin potentiel ait pu s’approcher aussi près pour avoir une position de tir sur l’ancien président. (…) On peut se demander aussi comment cet homme savait que Donald Trump jouerait au golf hier sur ce parcours et comment il savait où se positionner ».

Le Wall Street Journal le rappelle : « les services secrets avaient relevé le niveau de protection de Donald Trump depuis l’attentat du 13 juillet dernier. Mais désormais, on se demande si l’ancien président doit bénéficier de la même protection qu’un président en exercice. La réponse est simple : oui, s’exclame le Wall Street Journal, et il en va de même pour Kamala Harris. Le niveau de risque est trop élevé aujourd’hui. »

Qui plus est, souligne encore le quotidien américain, « toute nouvelle atteinte à l’un ou l’autre des candidats donnerait lieu à des théories du complot qui pourraient déboucher sur d’autres actes de violence. Le pays et le président Biden ne peuvent se permettre de tenter à nouveau le sort ».

Failles…

Dans la foulée, le Guardian à Londres s’interroge : « comment a-t-on laissé Trump, qui avait failli être tué en Pennsylvanie il y a deux mois, jouer au golf dans un endroit qui semblait impossible à sécuriser ? Comment se fait-il que dans un pays qui a connu plusieurs assassinats de présidents qu’un ancien chef de l’État soit pris pour cible non pas une fois, mais deux fois en si peu de temps ? La vigilance d’un agent des services secrets a épargné aux États-Unis un désastre potentiellement inadmissible. Les mesures de sécurité qui l’entourent sont-elles suffisantes ? » Non, à l’évidence…

Le tireur l’avait écrit…

L’homme qui a tenté de tirer sur Donald Trump s’appelle Ryan Wesley Routh… Et la presse américaine nous détaille tout son parcours, d’autant qu’un journaliste du New York Times l’avait interviewé l’année dernière… Routh, 58 ans, originaire de Caroline du Nord, avait été interrogé par téléphone dans le cadre d’un article sur les efforts, souvent vains, de certains Américains pour fournir une aide militaire à l’Ukraine. Il avait déclaré au journal qu’après avoir passé plusieurs mois en Ukraine en 2022, il envisageait d’envoyer sur place pour combattre les Russes des soldats afghans qui avaient fui les talibans.

Le journaliste du New York Times, Thomas Gibbons-Neff, raconte la suite : « lorsque j'ai raccroché avec cet homme, il était clair qu’il n’était pas très cohérent. Il a parlé d’acheter des fonctionnaires corrompus, de falsifier des passeports et de faire tout ce qu’il fallait pour que ses soldats afghans se rendent en Ukraine, mais il n’avait aucun moyen concret d’atteindre ses objectifs. (…) Tout cela semblait ridicule et ça l’était en effet, mais le ton de sa voix disait le contraire. Il était persuadé qu’il allait soutenir l'effort de guerre de l'Ukraine, quoi qu’il arrive ».

Alors pourquoi s’en prendre à Donald Trump ? Le Washington Post révèle que le tireur avait écrit un livre l’année dernière de 291 pages sur l’Ukraine et sur l’Iran, dans le lequel il parle d’un président « sans cervelle », référence apparente à Donald Trump. Avec cette phrase : « vous êtes libres d’assassiner Trump aussi bien que moi. » Apparemment, Ryan Wesley Routh reprochait à Trump d’avoir rompu l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien…

Quel impact sur le scrutin présidentiel ?

Enfin question posée par le Times à Londres : « cette dernière tentative d’assassinat de Donald Trump aura-t-elle un impact sur les élections américaines ? ». Pas vraiment, répond le quotidien britannique : « les sondages des prochains jours montreront si cette dernière tentative d’assassinat va relancer la campagne de Trump, mais c’est peu probable, la fusillade de juillet semble déjà être une note en bas de page dans cette bataille électorale. Trump a plus de chances de convaincre les électeurs modérés et les républicains qui sont tentés de voter pour Harris pour des raisons de politique et de caractère, plutôt qu’en raison des dangers auxquels il est confronté ».

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