À la Une: l’accord de cessez-le-feu à Gaza, et Donald Trump dans l’attente du prix Nobel de la paix
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L’accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages israéliens négocié par le président américain occupe une bonne partie de la presse internationale ce matin. Après 735 jours de guerre, ce n'est pas « l'histoire de deux camps qui trouveront enfin la paix », mais plutôt « l'histoire de deux peuples qui se réveilleront sous deux cieux bien différents : l'un libre de guérir, l'autre prisonnier des ruines », résume le journal israélien Hareetz, critique du gouvernement.
Le cessez-le-feu, s'il est respecté, pourrait marquer la fin de la guerre la plus longue et la plus dévastatrice de l'histoire de Gaza « même si le mot "fin" sonne creux pour la plupart des Palestiniens (...) Ils ont déjà vu des cessez-le-feu s'effondrer et ont vécu les violences qui ont suivi », peut-on lire. En somme, « pour les Palestiniens, ce n’est que le début d’un autre long combat : reconstruire, se souvenir et être vus ».
Donald Trump, le grand gagnant ?
Pour l'instant, celui qui se présente comme le grand gagnant de ce plan de paix entre Israël et le Hamas, c'est surtout Donald Trump. « Qui a gagné, qui a perdu... », analyse L'Orient Le Jour. Pour le quotidien libanais ça ne fait pas de doute : « En parvenant à faire signer son plan aux deux belligérants, le président Trump s’impose comme le principal architecte de la paix, et décroche sa plus grande victoire en la matière ».
Et pour cause : « Il est parvenu à forcer la main du Premier ministre israélien, pour ratifier les vingt points. Le président américain peut également se targuer d’avoir fait des pays arabes... ses meilleurs alliés sur cette séquence, car ils ont agi comme un rouleau compresseur sur le mouvement islamiste pour le contraindre à accepter l'accord...». Donald Trump a concédé « une ligne du plan, consacrée à "ouvrir une voie crédible à la création d’un État palestinien". Reste à savoir si l’accord marquera réellement un tournant irréversible vers la paix à Gaza ».
D'autant plus que des négociations plus difficiles se profilent : « Les forces américaines prévoient d'établir un "centre de coordination civilo-militaire" en Israël pour fournir une assistance humanitaire, logistique et sécuritaire, mais ne se déploieront pas à Gaza », souligne The Washington Post. Le journal américain mentionne également les réactions de médiateurs et dirigeants mondiaux qui saluent le rôle du président Donald Trump dans la conclusion « d'un accord que son prédécesseur n'avait pas pu, ou voulu conclure »... Et surtout, à quelques heures de décerner un prix très convoité par l'occupant de la Maison Blanche.
Le prix Nobel de la paix, une obsession trumpienne
Donald Trump espère en effet obtenir le prix Nobel de la paix, qui sera annoncé ce vendredi 10 octobre. « Et c’est probablement bien son narcissisme et son impatience qui ont prévalu pour permettre l’accélération formidable d’un processus qui paraissait pourtant, il y a dix jours à peine, dans les limbes », commente le journal Libération, « Depuis des mois, il opère une campagne agressive pour se présenter en grand pacificateur de son temps, hurlant à qui veut bien l’entendre que si d’aventure le comité le lui refusait, ce serait par pure animosité personnelle ».
Conséquence : la Norvège se prépare à la réaction de Trump s'il ne remporte pas le prix Nobel de la paix. Dans les colonnes du journal The Guardian, un analyste estime que le président américain pourrait « imposer des droits de douane, exiger des contributions plus élevées à l'Otan ou même déclarer la Norvège ennemie ». Il rajoute : « Si Trump gagne, ce serait la plus grande surprise de l’histoire du prix Nobel de la paix ». Dans la sphère politique norvégienne, on réagit aussi : « Quand le président est aussi instable et autoritaire, il faut bien sûr se préparer à tout » a déclaré la cheffe du Parti socialiste norvégien.
Le mois dernier, à l'ONU, Trump a faussement affirmé avoir mis fin à sept « guerres interminables ». Pas de quoi convaincre la directrice de l'institut de recherche sur la paix d'Oslo, si l'on en croit ses déclarations : « il est encore trop tôt pour dire si la proposition de paix sera mise en œuvre et conduira à une paix durable ». Par ailleurs : « Le retrait de Trump des institutions internationales, son souhait de reprendre le Groenland au Danemark, et les atteintes aux droits démocratiques dans son propre pays, ne cadrent pas bien avec la volonté du Nobel ».
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