Revue de presse internationale

À la Une: la situation en Tanzanie scrutée de près

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Des manifestants défilent dans les rues d'Arusha, en Tanzanie, le jour des élections, le mercredi 29 octobre 2025.
Des manifestants défilent dans les rues d'Arusha, en Tanzanie, le jour des élections, le mercredi 29 octobre 2025. AP
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Trois jours après les élections générales où la présidente Samia Suluhu Hassan est candidate sans réelle opposition, le pays a connu une nouvelle journée de heurts vendredi 31 octobre. Selon le parti de l'opposition Chadema, la répression de la contestation aurait fait 700 morts, des violences qui inquiètent la communauté internationale, mais réfutées par le gouvernement.

Et ce matin, le Washington Post revient sur les difficultés rencontrées pour obtenir des informations de l'intérieur du pays. Interrogé par le journal, Tito Magoti, un avocat Tanzanien spécialisé dans les droits humains explique : « Nous ne pouvons pas encore vérifier le nombre exact de morts et de blessés, car la plupart des personnes sont admises dans les hôpitaux publics (...) mais les chiffres dont nous disposons jusqu’à présent sont alarmants. »

Maria Sarungi, une militante tanzanienne des droits de l'Homme, elle aussi interrogée par le Washington Post, a transmis au journal américain une liste de plus de 100 personnes qui, selon elle, ont été enlevées, tuées ou ont disparu dans des circonstances mystérieuses depuis l'arrivée au pouvoir de la présidente Hassan. « Je continue de mettre cette liste à jour », précise-t-elle.

À l'origine du mécontentement suscité par l'élection, The Washington Post souligne notamment « la multiplication des obstacles juridiques dressés contre les concurrents les plus crédibles de la présidente ».

« Hassan a fait taire toutes les voix critiques », explique ainsi Tito Magoti – l'avocat spécialisé dans les droits de l'homme. « Maintenant, elle n'a plus personne avec qui négocier, car le peuple lui dit : "On ne peut pas nous tuer et nous diriger". »

Au Kenya, pays voisin de la Tanzanie, la presse mentionne les tentatives d'un groupe de Kényans de franchir illégalement la frontière tanzanienne pour rejoindre les manifestations. The Daily Nation revient ainsi sur les propos du premier secrétaire du Cabinet du Kenya : « Les jeunes [de la génération Z] qui souhaitent participer aux manifestations en Tanzanie violent les lois tanzaniennes (...) Notre Déclaration des droits est très solide, mais ne présumez pas que tous les pays suivent la même voie » Le journal Kenyan analyse ce discours : « Ses remarques font suite à des informations selon lesquelles les policiers kenyans aux postes frontières de Namanga et de Sirare avaient du mal à dissuader les Kenyans d'entrer illégalement en Tanzanie »

Aux Pays-Bas, le parti centriste D66 a presque triplé son nombre de sièges

À la Une également ce matin : les Pays-Bas et la victoire de Rob Jetten. Ce jeune libéral de 38 ans « a fait trembler l'extrême droite et aspire à gouverner », titre le journal espagnol El Pais. « Après deux années de turbulences politiques, marquées par le départ du gouvernement d'extrême droite, les élections de mercredi aux Pays-Bas offrent l'opportunité d'un retour à la stabilité », peut-on lire.

La presse européenne brosse le portrait du leader centriste du parti D66. Précédemment ministre du Climat et de l'Énergie de 2022 à 2024, « son ascension fulgurante n'a pas été sans susciter des critiques, notamment en raison de ses nominations précoces à des fonctions publiques. » Rob Jetten a par ailleurs admis s'intéresser à toutes les religions pour leur capacité à créer des liens entre les gens, souligne El Pais. Le politique, issu de la communauté LGBT+, a par ailleurs « reconnu que faire son coming out avait été difficile, en raison de la pression sociale, plutôt que de raisons religieuses ».

« Mais que va-t-il se passer maintenant ? » C'est la question principale du quotidien suisse Le Temps qui répond qu'il faut s'attendre à « des mois de discussions pendant lesquels les chefs de parti vont tenter de former une coalition viable et de négocier un programme gouvernemental acceptable pour tous. » Aux Pays-Bas, le parti majoritaire prend l'initiative de former un gouvernement. Aucun parti n'ayant obtenu de majorité absolue, Jetten est en bonne voie pour former le prochain gouvernement et devenir le plus jeune Premier ministre du pays.

Ce qui est sûr, souligne le Washington Post, c'est que « L'élection s'est en quelque sorte transformée en test de popularité pour l'extrême droite après près de deux ans au pouvoir. Wilders, l'une des figures populistes les plus emblématiques et les plus virulentes d'Europe, est désormais quasiment exclu du gouvernement. »

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