Si loin si proche

Salvador de Bahia, l’âme noire du Brésil

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La cité, située sur la côte nord-est du pays, est la ville la plus africaine du continent américain. La baie de tous les Saints, c’est là que l’histoire du pays a commencé au XVIème siècle. Première capitale du Brésil, Salvador est aussi le premier marché d’esclaves du Nouveau Monde où, pendant 4 siècles, plus de 4 millions d’Africains ont été déportés. Ce qui vaut aujourd’hui à Salvador le surnom de «Rome noire», en référence à ses 360 églises et à son héritage africain, partout présent. Aujourd’hui, 86% de la population à Salvador se déclare noire.

Dans la communauté de Solar do Unhã, pendant la fête de Iemanjá, déesse des océans et mère de tous les Orixás, on disperse notamment des offrandes en mer.
Dans la communauté de Solar do Unhã, pendant la fête de Iemanjá, déesse des océans et mère de tous les Orixás, on disperse notamment des offrandes en mer. © Sarah Cozzolino
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Chaque année, le 2 février, dans la cité bahianaise, comme ailleurs au Brésil, on célèbre Iemanjá, la déesse des eaux, issue du panthéon yoruba et arrivée sur les côtes américaines par les galères d’esclaves. Et à cette occasion, on part à la découverte de la culture afro-brésilienne qui a façonné l’âme de Salvador dans sa musique, sa gastronomie ou ses croyances. Le Candomblé, religion syncrétique afro-brésilienne, réunit ainsi de nombreux adeptes dans la région de Bahia.

À Salvador, cette âme noire est perceptible à chaque coin de rue, mais son histoire, de l’esclavage à nos jours, est encore trop peu racontée et lisible dans la ville. Dans le centre historique du Pelourinho, les figures de la résistance noire sont rares et souvent méconnues. Aujourd’hui, des Afro-Brésiliens ravivent cette mémoire, afin de déconstruire l’empreinte laissée par la société plantationnaire et esclavagiste sur les consciences. Au Brésil, pays encore très conservateur et inégalitaire, le racisme structurel reste omniprésent.

Un reportage de Sarah Cozzolino initialement diffusé en mars 2022.

 

 

En savoir plus :

- Sur les visites guidées et tours Afro de « Like a Sotero » par la guide Sayuri Koshima

- Sur Ilê Aiyê, premier bloco, ou groupe de musique noire du Carnaval

- Sur les poupées noires « Amor.a » et leur kit éducatif antiraciste

- Sur le terreiro ou lieu de culte de Candomblé La Casa de Òsùmàrè

- Sur le racisme structurel au Brésil, un entretien avec Djamila Ribeiro, autrice de l'ouvrage Pequeño manual antirracista. Ce « Petit manuel antiraciste » est un des ouvrages les plus vendus en 2020 au Brésil.

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