La Chambre des représentants aux États-Unis a voté toute la semaine dernière une série de projets de loi destinés à restreindre les marges de manœuvre de Pékin - ce qui a été qualifié de « semaine de la Chine », mais tous ne deviendront pas des lois, la plupart d'entre eux devant franchir une étape plus difficile au Sénat.

De notre correspondante à Pékin,
Il s’agit avant tout pour les États-Unis d’une question de sécurité nationale. La Chine devient de plus en plus influente dans des domaines importants comme la technologie, l'agriculture et les infrastructures, ce qui inquiète Washington, notamment à cause de l'espionnage et du vol de propriété intellectuelle.
Les États-Unis veulent aussi être plus indépendants économiquement et garder leur avance technologique. En imposant, par exemple, des restrictions sur les véhicules électriques qui utilisent des pièces chinoises et en encourageant la production locale, ces lois visent à réduire la dépendance des États-Unis à l'égard de la Chine, surtout dans le domaine des énergies propres, un secteur clé pour l'avenir économique.
Ces mesures font partie d'une stratégie plus vaste pour limiter l'influence mondiale de la Chine. Par exemple, les lois visant les instituts Confucius dans les universités américaines cherchent à réduire le « soft power » de la Chine, qui, selon certains, sert à diffuser la propagande du gouvernement chinois.
D'autres lois s'attaquent aux violations des droits de l'homme, notamment au Xinjiang, où la Chine est accusée d'utiliser le travail forcé des Ouïghours. Les États-Unis veulent faire pression sur l’Empire du milieu pour qu'il améliore la situation des droits de l'homme, tout en protégeant les consommateurs américains de soutenir sans le savoir ces pratiques non éthiques.
Projets de loi notables
Des drones aux biotechnologies, en passant par Taïwan, le fentanyl et le contrôle des exportations, on voit là les inquiétudes des États-Unis concernant le rôle de la Chine dans le monde. La Chambre des représentants des États-Unis a demandé au président Joe Biden d'utiliser ses pouvoirs exécutifs pour mettre fin à une « faille » tarifaire pour les colis de faible valeur qui, selon eux, est exploitée par les entreprises chinoises de commerce électronique et les trafiquants de fentanyl.
La loi Biosecure interdira aux entreprises américaines recevant des fonds fédéraux de travailler avec cinq entreprises chinoises. Cela a créé un débat, car l'une d'elles, WuXi AppTec, est l'un des plus grands fabricants de médicaments au monde. Si la loi est adoptée, elle pourrait changer profondément la chaîne d'approvisionnement des médicaments dans le monde.
La loi d'autorisation du fonds de lutte contre l'influence malveillante du PCC, autorise le département d'État à consacrer 300 millions de dollars à la collaboration avec des pays partenaires pour contrer « l'influence néfaste » du Parti communiste chinois.
La loi sur la dissuasion des conflits à Taïwan vise à empêcher toute attaque militaire chinoise contre Taïwan. Elle réaffirme l'engagement des États-Unis à défendre Taïwan et envoie un message clair sur les conséquences d'une éventuelle agression.
Réactions de Pékin
Pékin a critiqué la « semaine de la Chine », la considérant comme une initiative politique qui augmente les tensions entre les deux pays. Un porte-parole de l'ambassade de Chine à Washington a déclaré que ces lois sont basées sur des peurs exagérées de la « menace chinoise » et rappellent la Guerre froide.
La Chine a averti que ces lois pourraient gravement perturber la coopération entre les deux pays et nuire à leurs intérêts mutuels, au niveau commercial et toucher les chaînes d'approvisionnement mondiales, surtout dans des secteurs importants comme les véhicules électriques, l'agriculture et la technologie.
Le gouvernement chinois pense que tout cela va freiner la coopération sur des sujets cruciaux comme le changement climatique, la stabilité économique mondiale et la santé publique, où la collaboration entre les États-Unis et la Chine a toujours été essentielle.
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