Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une : le drame des réfugiés syriens

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Des civils syriens partent de la région d'Idleb pour la frontière turco-syrienne, le 6 février 2020 près de la ville de Deir Ballut.
Des civils syriens partent de la région d'Idleb pour la frontière turco-syrienne, le 6 février 2020 près de la ville de Deir Ballut. Rami al SAYED / AFP
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« Idlib, au nord-ouest de la Syrie, pointe Le Parisien, dans une zone de la taille d’un petit département français, près de 1,2 million de réfugiés tentent de survivre entre deux fronts. D’un côté, l’armée syrienne de Bachar el Assad, soutenu par les Russes, essaie d’éradiquer des poches de rebelles et de djihadistes. De l’autre, les forces turques qui s’opposent à l’arrivée d’un nouveau flux migratoire sur leur sol et dont plusieurs dizaines d’hommes ont été tués par des bombardements. Une poudrière au cœur de laquelle des centaines de milliers de civils, dont de nombreux enfants, ont déjà trouvé la mort. »

Déjà 3 millions et demi de Syriens se trouvent en territoire turc. Et le président Erdogan exerce une forme de chantage en direction de l’Europe, relève Le Figaro : « il souhaite forcer les Européens à s’investir davantage dans le conflit syrien à ses côtés. Il espère surtout les pousser à rallonger leur contribution financière dans la gestion des réfugiés déjà présents sur le territoire turc, tout en anticipant une nouvelle vague en provenance d’Idlib. (…) Les pauvres hères qu’il a jetés sur les routes vers la frontière grecque ne font pas mystère des encouragements prodigués par le pouvoir turc, pointe encore Le Figaro : cartes indiquant l’itinéraire à suivre, autobus à prix cassés, publicités offertes aux passeurs à l’heure du journal télévisé… C’est bien une manœuvre concertée qui a transformé des dizaines de milliers de demandeurs d’asile en bras armé d’Erdogan. »

Du coup, poursuit Le Figaro, « la Grèce a réagi avec rapidité et courage. Elle a fermé les portes de l’UE au risque de porter l’opprobre d’une brutalité qu’elle subit et n’a pas voulu. L’ensemble des autorités européennes dénonce aussi le chantage inacceptable d’Erdogan (…). »

Et Le Figaro de hausser le ton : « le Turc se comporte en ennemi, traitons-le comme tel : stoppons versements d’argent et négociations d’adhésion. Le drame en Syrie sera de toute façon réglé sans nous, dans un tête-à-tête prévu jeudi avec Vladimir Poutine. Pour le meilleur ou pour le pire, notre frontière est à Kastanies, à 2.000 km de Menton, face à Pazarkule en Turquie. C’est là que nous devons déployer nos moyens et démontrer notre solidarité. L’injonction, pour l’Europe, est cette fois de ne pas se payer de mots. »

En effet, complète La Presse de la Mance, « l’Europe se retrouve sous la menace d’un Erdogan qui se complaît désormais dans le rôle de maître chanteur, utilisant la misère des réfugiés syriens pour rançonner, puis nous menacer, sans le moindre respect de la parole donnée. »

Enfin L’Opinion rappelle que « les dirigeants européens ne devraient pas oublier que la première vague migratoire (en 2015) s’était doublée d’une vague populiste, et il serait désastreux de laisser Rome et Athènes se dépêtrer seuls dans cette nouvelle crise. »

Le coronavirus contamine notre quotidien

À la Une également, le coronavirus. Près de 200 cas en France. Mais le virus est dans toutes les têtes.

« C’est une pandémie psychotique qui fait trembler la France, s’exclame Le Midi Libre. Et c’est bien normal, tellement ce virus est partout. Ici, le matin sur les chaînes infos ; là devant l’école avec les mesures sanitaires ; là encore, avec le collègue de travail à qui on ne fait plus la bise et puis rebelote à 20 h devant le journal télé. C'est une horreur. Tout le monde ne parle que de ça. »

« Le coronavirus rend-il fou ? s’interroge L’Alsace. Alors que la maladie n’a pas encore atteint son pic épidémique en France et que personne ne connaît réellement sa dangerosité, qui demeure plus faible que celle de la grippe, les Français n’en peuvent déjà plus de ce virus venu de Chine. Le Covid-19 est au centre de toutes les attentions et conversations, suscitant inquiétude et circonspection quand ce ne sont pas les théories du complot qui surgissent. »

« Plus encore que le coronavirus, les conséquences de la psychose ambiante inquiètent et suscitent quelques sueurs froides, renchérit Le Républicain Lorrain. Voyages reportés, manifestations culturelles annulées, hôpitaux sous pression… Plus de 30 000 scolaires n’ont pas effectué leur rentrée hier en raison des mesures de confinement. Par-delà la statistique, l’épidémie de pneumonie virale infeste brusquement la vie quotidienne. Les rayons dégarnis de certains supermarchés témoignent même d’une irrépressible poussée d’irrationnel. »

En fait, analyse La Croix « le coronavirus ne nous laisse pas le choix. Il nous oblige à freiner pour essayer de contenir l’extension de la maladie. Cela crée beaucoup de perturbations, dans nos vies professionnelles et personnelles, cela fait brusquement reculer les marchés boursiers, qui anticipent, non sans raison, un coup d’arrêt à la croissance. Autant de motifs de contrariété et d’inquiétude. On peut se dire que c’est juste un mauvais moment à passer. Mais on aurait tort de s’en tenir là, estime le quotidien catholique. Cet épisode est une belle occasion de réfléchir aux limites et aux impasses de la mondialisation. Afin que, demain, le ralentissement ne soit pas subi mais construit. »

Super Tuesday : Bernie Sanders consacré ?

Enfin, le Super Tuesday aujourd’hui aux États-Unis. Pas moins de 14 états choisissent leur candidat pour l’investiture démocrate. Et un favori se détache : Bernie Sanders.

« Les commentateurs traditionnels recourent à la grammaire habituelle de la présidentielle, pointe Libération : on gagne au centre, comme Kennedy, comme Clinton, comme Obama. »

Mais Libération veut croire en Sanders : « Sanders se veut rassembleur, cherchant un pont entre minorités ethniques et travailleurs blancs, dépassant les divisions raciales grâce à un discours social, équilibrant la 'politique de l’identité' par un programme égalitaire. Le pari est risqué : l’électorat démocrate reste divisé, avec une aile modérée qui préfère Biden et sa prudence 'obamienne'. Mais les temps changent (comme dirait Bob Dylan). Le patriarche du socialisme yankee peut créer la surprise. »

« Cette journée sera aussi déterminante pour Michael Bloomberg, relève Le Figaro. Le richissime homme d’affaires et ancien maire de New York, entré tardivement en campagne, a choisi d’ignorer les quatre premiers scrutins pour se consacrer aux quatorze États ce mardi. Puisant dans son immense fortune personnelle, il a mené une campagne médiatique d’ampleur inédite dans ces États, espérant rassembler les électeurs démocrates modérés autour de sa candidature, qu’il présente comme étant la seule à pouvoir battre Trump. »

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