Reportage international

Malaisie: The Interceptor, une péniche innovante qui ramasse les déchets plastiques

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Actuellement, 50 miliards de déchets plastiques dérivent dans nos océans. C’est à partir de ce constat que l’association The Ocean Cleanup a décidé d’agir, en comprenant que la plupart de ces détritus proviennent des fleuves. En Malaisie, elle s'est associée avec une organisation locale Landasan Lumayan pour faire fonctionner une péniche innovante censée empêcher les déchets plastiques d’arriver dans la mer.

L'Interceptor.
L'Interceptor. RFI/Gabrielle Maréchaux
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C’est une péniche équipée de panneaux solaires qui a jeté son ancre sur le fleuve Klang en face de la mosquée royale de la ville du même nom. L’embarcation est silencieuse, mais le plastique tombe, lui, tous les jours avec fracas dans les conteneurs du bateau : « Depuis 2016, on a collecté 50 000 tonnes de déchets plastiques dans la rivière Klang. C’est l’équivalent de 2 500 bus ! »

Et à 20 kilomètres de l’embouchure du fleuve, Syaiful Azmen Bin Nordin de l’association malaisienne Landasan Lumayan exhume des trouvailles qui pourraient meubler toute une maison : « En ce qui concerne le plastique, on trouve des articles ménagers, des réfrigérateurs, des pneus, même une machine à laver ! »

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Pour empêcher tous ces déchets de se retrouver dans le détroit de Malacca, puis dans l’océan Indien, son organisation a collaboré avec l’ONG néerlandaise The Ocean Cleanup et la péniche The Interceptor a commencé à fonctionner en décembre 2019.

Son fonctionnement est simple, explique Muhammad Shukri Sharudin, responsable technique : « Il y a un barrage de 100 mètres de long et qui couvre les 2/3 du fleuve. Les déchets vont être interceptés grâce au courant, et ils arrivent dans le convoyeur du bateau, puis ensuite ils sont pris en charge par le convoyeur mobile, c'est comme ça que ça marche ! Quand toutes les bennes sont pleines, nous avons un autre bateau qui vient et qui les emmène à la décharge. »

Et les premiers effets se font déjà sentir assure Syaiful Azmen Bin Nordin : « On a vu les oiseaux revenir sur la rivière, les crocodiles, les loutres aussi ! »

En face de la mosquée, à l’heure de la première prière de l’après-midi, Baram est un habitant de Klang qui a bien remarqué ce changement : « Oui, je suis très heureux, c’est beaucoup plus propre aujourd’hui qu’il y a quelques années, car je crois que les gens font plus attention et le gouvernement commence à faire ces grands travaux de nettoyages ! »

Si les 1 000 fleuves les plus pollués du monde s’équipaient de péniche semblable, c’est plus de 80% du plastique des océans qui disparaîtrait assure l’ONG The Ocean Cleanup.

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