
On soupçonnait des oublis, des manquements, des erreurs dans la gestion publique des masques de protection contre le coronavirus. C'est pire, il y a eu mensonge... Révélation ce matin de Libération : l'exécutif a sciemment caché la vérité.
En effet, précise le journal, « pendant des semaines, le gouvernement a tout fait pour le dissimuler. (…) On revoit tous Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, ou Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, affirmer avec aplomb dès les premiers jours de la crise sanitaire qu’il n’y avait pas besoin de masque car, disaient-ils, 'il ne sert à rien', si l’on n’est pas soignant, c’est-à-dire au contact direct de la maladie. Entendons-nous bien, pointe Libération : il est humain de se tromper, voire de sacrifier un besoin au profit d’un autre, jugé plus prioritaire ; après tout, le monde entier tâtonne depuis le début de cette crise. Mais alors il faut l’expliquer, et surtout l’assumer.
Mentir sciemment pour cacher un manquement n’est pas acceptable, s'exclame Libération. Si notre enquête, poursuit le journal, confirme que le gouvernement précédent a sa part de responsabilité dans la faiblesse des stocks de masques à disposition, elle est aussi accablante pour les autorités actuelles, tant politiques que sanitaires. Elle pointe clairement le rôle de Jérôme Salomon dans ce fiasco, mais aussi ceux d’Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé et d’Olivier Véran, son successeur. Ces fautes fragilisent aussi le Premier ministre Edouard Philippe, pointe encore Libération, alors que celui-ci présente ce mardi le plan qui rendra possible le déconfinement progressif de la population à partir du 11 mai. Un plan qui, pour être réussi et éviter de conduire à une nouvelle vague de contaminations, devra impérativement prévoir des… masques et des tests en nombres suffisants, ce qui n’est pas encore acquis. S’il veut convaincre, conclut Libération, le Premier ministre doit se montrer précis et rassurant, mais aussi reconnaître les erreurs de son gouvernement. »
Masques et grimaces...
Pour La Dépêche du Midi, cette affaire de masques « a bien de quoi nous arracher des grimaces. (...) Heureusement, cette 'mascarade' va nous donner aussi l’occasion de sourire, positive le journal. Car, en quelques jours, en quelques semaines, ce pays qui a coutume de s’autoflageller, a montré des ressources multiples et inattendues. Combien de sociétés, d’industriels, s'interroge La Dépêche du Midi, ont su immédiatement réagir et confectionner ces manchons ? Et combien de grands-mères aux doigts agiles, de tailleurs amateurs, de chômeuses solidaires, de bricoleurs, se sont mis à la machine à coudre pour venir en aide aux voisins, aux proches, aux travailleurs, aux résidents de l’Ehpad du village, bénévolement ? Alors oui, derrière notre masque, nous avons quelques raisons de faire la gueule. Alors merci à ceux qui peuvent nous redonner le sourire. »
Mieux que rien...
Oui mais, question posée par Le Monde : « les masques faits maison sont-ils efficaces contre le coronavirus ? » Réponse du journal, en forme de douche froide : « les études les plus poussées sur le sujet montrent que ces masques ne protègent pas du virus ceux qui les portent. Il n’existe aucune preuve scientifique non plus de leur efficacité quant au risque de contaminer l’entourage, car ces masques ne sont pas du tout équivalents aux masques FFP2 ou chirurgicaux. Alors, s'interroge Le Monde, faut-il pour autant les abandonner ? Alors que l’on manque de masques en France, certains spécialistes considèrent que ces protections faciales valent mieux que rien. » En effet, précise Le Monde, « à choisir entre rien et le port d’un masque artisanal, ce dernier pourrait tout de même avoir des vertus, notamment pour limiter la diffusion de sécrétions de la part de malades qui peuvent contaminer d’autres personnes. À condition de le prendre pour ce qu’il est et de ne pas oublier le respect des autres consignes sanitaires. »
11-mai : sera-t-on prêts ?
Alors, c'est donc cet après-midi qu'Edouard Philippe va dévoiler, devant les députés, les modalités du déconfinement... « L'après-11 mai : un immense enjeu », s'exclame Le Parisien. « Alors que la société va relever son rideau dans moins de deux semaines, toute la France attend de connaître les règles du déconfinement. Comment sortir de chez soi, travailler, vivre, sans relancer l’épidémie ? (…) Les deux piliers du plan sont connus : dépister et isoler. Le gouvernement mise sur 500.000 à 700.000 tests hebdomadaires. Sans oublier les 17 millions de masques grand public, bientôt produits chaque semaine (pour un total de 26 millions avec les exemplaires importés) et désormais en vente dans les pharmacies.
Et ensuite ?, s'interroge Le Parisien. Ensuite, c’est l’inconnu, d’autant que si le nombre de malades baisse, la situation dans les hôpitaux reste tendue. 28.055 patients sont toujours hospitalisés et 23.293 personnes sont décédées depuis le début de l’épidémie. Alors la même question hante les esprits : sera-t-on prêt ? »
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