Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: avis de tempête post-coronavirus sur la macronie

Publié le :

Le président français Emmanuel Macron.
Le président français Emmanuel Macron. AFP/Ian Langsdon
Publicité

L’après-confinement qui se dessine, entre changements dans la vie quotidienne des Français, et bouillonnements politiques à venir, se traduit dans les kiosques par un apparent soulagement. Libération dresse ainsi un bilan « incarné » de ces cinquante-cinq jours, à travers une quinzaine de portraits de personnalités ayant marqué ce confinement, et Le Parisien passe en revue « ce que ces 55 jours ont bouleversé dans nos vies », avec un prisme scrutateur de la vie quotidienne. Mais à y regarder de plus près, le moins que l’on puisse dire est que l’après-confinement promet d’être agité. 

Rien ne dit que cette période inédite dans l’histoire récente s’achève pour solde de tous comptes. Car déjà, les plaintes se multiplient en France :

Récemment, dans L’Express, le démographe Emmanuel Todd avait créé la polémique en clamant la nécessité de punir nos dirigeants par de la prison et des sanctions financières pour leur gestion de la crise du coronavirus. « Nous saurons que la monde a changé quand ceux qui nous ont mis dans le pétrin seront devant un tribunal, bucheronnait Emmanuel Todd dans L’Express (…) On doit faire des exemples, avec des peines de prison et des sanctions financières. La société française a besoin de morale, et il n'y a pas de morale sans punition. »

Avis manifestement partagé par de plus en plus de plaignants, puisqu’avant-hier, « la Cour de justice de la République avait déjà enregistré 61 plaintes contre des ministres », révèle Mediapart. Ce journal en ligne signale qu’au tribunal de Paris, « le dernier décompte du parquet fait état de 43 plaintes enregistrées. Il s’agit, pour l’essentiel, de plaintes contre X déposées par des particuliers pour "mise en danger de la vie d’autrui", "abstention de combattre un sinistre dangereux", et parfois blessures ou homicides involontaires », précise Mediapart. Lequel site note que, parmi tout ce contentieux, les plaintes émanant de particuliers, de malades, de proches de victimes et de soignants, visent « le Premier ministre Édouard Philippe, l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn et son successeur Olivier Véran ».

Mais il n’y a pas que les plaintes, il y a aussi les questions politiques et sociales. À commencer par la potentiellement explosive question des salaires :

Au lendemain de la publication d’une note de l’Institut Montaigne, qui a fait grand bruit en France, parce qu’à grands traits, ce think-tank proche du patronat français préconise de demander de nouveaux sacrifices aux salariés français, en travaillant plus pour rétablir l’activité économique du pays (et j’ai bien dit à grands traits), voici ce matin une enquête qui promet elle aussi de faire grand bruit.

Selon un sondage Harris Interactive pour le groupe mutualiste de santé et de prévoyance Aésio, publié par Le Parisien, si « 90 % des salariés veulent une prime exceptionnelle pour ceux restés fidèles au poste pendant le confinement, 74 % des patrons y sont hostiles et seuls 24 % approuvent l’idée ». Vous avez bien entendu,Le Parisien de ce matin indique que trois « patrons » sur quatre ne veulent pas entendre parler de prime exceptionnelle pour ceux qui étaient « en première ligne » pendant le confinement. « Quant à réfléchir à une nouvelle échelle des salaires voulue par 73 % des salariés, 94 % des dirigeants ne veulent pas en entendre parler », indique Le Parisien.

Ça promet, et sur le plan politique, ça tangue de plus en plus fort dans la majorité :

Selon une information du quotidien économique Les Echos… que confirme Le Parisien de ce matin : « Une dizaine   voire plus   de députés pourraient quitter les bancs de la République en marche à l’Assemblée nationale et s’associer à une dizaine d’autres élus pour créer un neuvième groupe au Palais Bourbon. Son nom : Écologie, Démocratie, Solidarité. Pour LREM, fini la majorité absolue, prévient Le Parisien. La déflagration politique serait alors majeure, mettant fin à la majorité absolue dont jouit le groupe macroniste dans l’hémicycle depuis trois ans ». Ce qui conduit Le Parisien à lancer ce matin un avis de « tempête chez les marcheurs ». Bienvenue au village des Gaulois réfractaires…

Moscou, où le défilé qui devait avoir lieu aujourd’hui a été annulé. Ambiance morose dans la capitale de la Russie :

Initialement prévu aujourd’hui sur la Place Rouge à Moscou, ce défilé devait être « le grand événement de cette année 2020 », explique Le Figaro. A l’occasion des vingt ans de pourvoir du maître du Kremlin, il devait être présidé par Vladimir Poutine, en présence du numéro un chinois Xi Jinping et du président français Emmanuel Macron. Le coronavirus « n’a pas seulement gâché la fête grandiose du 3Jour de la victoire3, relève Le Figaro. (Il) a tout changé, contraignant aussi le chef du Kremlin à reporter sine die le référendum sur la réforme constitutionnelle, prévu le 22 avril, et qui devait ouvrir la voie à son possible maintien en fonction jusqu’en 2036 ». C’est ce que ce quotidien appelle « le printemps pourri de Vladimir Poutine ».

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:56
  • 05:18
  • 04:57
  • 05:03
  • 05:03