Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: les difficultés des Européens à se mettre d'accord face à la pandémie de Coronavirus

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Le président français Emmanuel Macron (C) quitte le bâtiment du Conseil européen tôt le matin lors du sommet des dirigeants de 27 pays de l'UE à Bruxelles, lundi 20 juillet 2020.
Le président français Emmanuel Macron (C) quitte le bâtiment du Conseil européen tôt le matin lors du sommet des dirigeants de 27 pays de l'UE à Bruxelles, lundi 20 juillet 2020. AP Photo / Olivier Matthys, Piscine
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Libération n'y va pas par quatre chemins : « Les radins font de la résistance », titre en Une le journal, qui parle aussi d'un « coup de grippe-sous ». Alors qui sont ces « radins » pointés du doigt par Libération ? Principal coupable désigné : Mark Rutte, le Premier ministre libéral néerlandais. « Ceux qui espéraient que la crise du coronavirus, un événement inimaginable aux conséquences humaines et économiques sans précédent en période de paix, ferait bouger Rutte en sont pour leurs frais, explique Libération. Aucune concession n’a été jusqu’ici suffisante pour le convaincre de se montrer solidaire de ses partenaires. »

D'autres, pourtant ont évolué. Témoin la chancelière allemande, nous dit Libération. « Alors qu’elle soutenait en sous-main les Pays-Bas et le club des radins, qui préfèrent s’appeler "frugaux" par opposition aux "dépensiers" du Sud, Angela Merkel a tourné casaque en mai devant l’ampleur de la crise en se ralliant à l’idée de Macron d’une mutualisation partielle des dettes engendrées par les dépenses de reconstruction. »

L'heure est grave. « Un échec peut déboucher sur la sortie de la zone euro de plusieurs pays », poursuit Libération, qui donne la parole à l'économiste Xavier Timbeau. Celui-ci s'inquiète : « Sans accord des Vingt-Sept sur un plan de relance, les taux des dettes publiques des pays les plus fragiles, qui ont besoin de ressources financières pour faire face à l’urgence sociale, vont s’envoler. C’est par ce mécanisme que l’Europe pourrait s’enfoncer dans une violente crise. »

À la Une également, l'incendie qui a endommagé samedi la cathédrale de Nantes

Tous les journaux s'en font l'écho. Quatre pages dans Le Figaro : « Après Notre-Dame de Paris, un drame qui blesse tous les cœurs », titre le journal, qui annonce déjà la facture : « des dizaines de millions d'euros et plusieurs années de travaux ». « Cathédrales (au pluriel) la sécurité en question » : La Croix affiche en Une sa préoccupation et revient sur « le feu, la sidération, et une obsédante impression de déjà vu ». Allusion bien sûr à Notre-Dame de Paris. Pour La Croix, « il y a urgence à questionner les conditions dans lesquelles la sécurité de nos cathédrales est assurée. Tout doit être fait pour que ce bis repetita ne se transforme pas en loi des séries. » Enfin, Libération a interrogé un spécialiste du droit du patrimoine, selon lequel « on perd des œuvres tout à fait dignes de figurer dans les musées ».

Interview de Carlos Ghosn dans Le Parisien

« Longue interview donnée depuis le Liban, où il a fui le Japon et la justice nippone », rappelle Le Parisien. L'ancien patron de Renault-Nissan se dit fier de son bilan et reproche une nouvelle fois à la France de ne pas l'avoir défendu comme elle l'aurait dû, de son point de vue. Et il y voit une raison : « Je ne suis pas naïf. Je n'ai pas fait l'ENA, je n'ai pas les connexions habituelles du patronat français. Je n'appartiens pas à l'establishment. Je travaillais beaucoup et le peu de temps disponible, je le consacrais à ma famille. Le microcosme, à juste titre, ne me considérait pas comme faisant partie des siens. »

Quant à son avenir, et à son éventuelle comparution devant la justice française, Carlos Ghosn assure que celle-ci est empêchée par un « obstacle technique ». Le juge d'instruction avait souhaité l'entendre le 13 juillet à Nanterre. Mais son passeport, affirme-t-il, « est entre les mains du procureur général au Liban, car le Japon a émis un mandat d'arrêt international me concernant. Je souhaite aussi avoir la certitude que ma sécurité est assurée et que l'on me garantit une liberté de circulation. »

L'ancien grand patron, qui s'était pourtant dit prêt à répondre à la justice française, n'a par ailleurs aucune hésitation pour fustiger le travail de ses successeurs : « Personnellement, assure-t-il, je trouve les résultats de Nissan et de Renault lamentables. »

Dans le journal Le Monde, « l'affaire Darmanin »

Une affaire qui, selon le journal, devient un boulet pour l'exécutif. « Mis en cause par une femme pour viol, le ministre de l’Intérieur ne cesse depuis sa nomination d’être pris à partie par des associations féministes. S’il a le soutien d’Emmanuel Macron et de Jean Castex, plusieurs au sein de la majorité s’inquiètent que la polémique n’affaiblisse le pouvoir. »

Samedi, alors qu'il était venu à Nantes, après l'incendie de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, Gérald Darmanin a été la « cible de chants hostiles », rappelle Le Monde. Une dizaine de femmes ont scandé : « Cathédrale en feu, Darmanin au milieu ».

« Au sein de l'opposition, les attaques fusent également », poursuit Le Monde. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ex-ministre des Droits des femmes, estime « qu'il n'est pas à sa place comme ministre de l'Intérieur ». Chez les Républicains, Rachida Dati déplore « qu'une suspicion de viol, de harcèlement et d'abus de confiance, ne soit pas considérée comme un obstacle à diriger le pays ».

Au sein même de la majorité, des voix s'élèvent. Du moins pour dire leur inquiétude, accusant « Messieurs Macron et Castex d'avoir sous-estimé l'affaire », et estimant la situation « difficilement tenable ».

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