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Philippe Zorzetto, «le chausseur féministe»

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Philippe Zorzetto se définit comme un créateur de souliers unisexe, pour suivre les pas de son grand père italien, il change de métier.

Philippe Zorzetto, le «chausseur féministe».
Philippe Zorzetto, le «chausseur féministe». Archives personnelles de Philippe Zorzetto
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Depuis 2008, il propose des modèles faciles à mettre, bien cousus et faits pour aller travailler mais aussi pour sortir le soir. Loin de la chaussure d’apparat. Des chaussures qui plaisent aussi bien aux hommes qu’aux femmes.

« C’est très important d’avoir de beaux souliers lorsqu’on est un homme, et aussi lorsqu’on est une femme d’ailleurs. C’est indispensable », affirme Philippe Zorzetto, créateur de souliers.

« Philippe Zorzetto c’est mon vrai nom. Et tout le monde me disait : "Mais ça fait tellement nom de créateur de chaussures qu’il faut que tu le gardes". Au départ je ne voulais pas le garder, et au final, je me suis dit "bon" ».

Créer des souliers qui ont du sens

Avant d’être un créateur de souliers, Philippe Zorzetto se cherchait. « J’ai fait des études de droit, des études de sciences politiques. J’ai travaillé dans la publicité parce que je sentais que j’avais un besoin de création. Et, en fait, de fil en aiguille, j’ai d’abord appris ce qu’était une entreprise, parce que ce n’est pas si facile que ça. Et, vers l’âge de 28 ans, j’ai eu vraiment envie de devenir mon propre patron et de créer quelque chose qui me soit très personnel », confie Philippe Zorzetto

« C’est-à-dire qu’au début, moi je ne connaissais absolument pas ces métiers, donc je me suis vraiment formé comme un autodidacte. Donc, j’ai eu cette formation technique pour construire un soulier. J’avais des idées, j’avais des envies, il fallait les mettre en action. Et, dès le départ, moi j’ai voulu être en contact avec mes clients. Du coup, j’ai, dès la première collection, ouvert ma première boutique. »

Des modèles homme déclinés pour femme

Lesavoir-faire de Philippe Zorzetto est artisanal. Sa petite structure prône le fait-main pour les amoureux des souliers, que ce soient des hommes ou des femmes. « On est sur des constructions qu’on appelle le cousu Blake, c’est-dire que les semelles ne sont pas simplement collées, elles sont cousues, à la main, sur la tige des boots, des mocassins, des Richelieu, donc c’est beaucoup plus résistant, c’est beaucoup plus confortable, et ça dure dans le temps »précise Philippe Zorzetto

« Beaucoup de mes modèles sont unisexe. À partir de formes, qui étaient des formes de mon grand-père et que j’ai réutilisées, mais c’étaient des formes d’hommes, et je les ai fabriquées également pour les femmes, donc de nombreux modèles sont unisexe, et c’est de l’homme vers la femme. Parce que moi, je trouve que les filles qui portent des souliers un peu masculins, mais évidemment adaptés aux pieds des filles, je trouve ça très élégant, voire sexy. »

« Et surtout, ça donne une liberté. Donc, leur proposer des modèles où elles pourront marcher, voire courir, prendre le métro, aller récupérer les enfants, travailler tout en étant élégantes, sexy. C’est proposer des souliers où les femmes sont bien dans leurs boots ou leurs mocassins, c’est un outil de liberté et de féminisme, pratiquement, d’une certaine façon. Donc on va dire que je suis un chausseur féministe »conclut le créateur de souliers.

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