Comment gérer la rentrée scolaire alors que la pandémie de coronavirus n’est pas surmontée ? La question se pose dans de nombreux pays. En Allemagne où les vacances peuvent se terminer très tôt, des régions ont dû trouver des solutions. 2,5 millions d’élèves retrouvent aujourd’hui le chemin de l’école dans la plus grande région du pays, la Rhénanie du Nord Westphalie, la seule à avoir imposer le port du masque en classe dans le secondaire. Pascal Thibaut a suivi pour RFI la rentrée des classes à Berlin qui a eu lieu le lundi 11 août.
Léonie et Freya sont avec d’autres élèves de l’école Sophie Scholl devant l’entrée du bâtiment bien contentes de se délester de leurs masques. Berlin comme d’autres régions a opté pour un retour de tous les élèves dès la rentrée. Les mesures d’hygiène entre-temps habituelles devront être respectées et les classes régulièrement aérées. Autre changement le port partiel du masque qu’explique Dominique Cirotte enseignant à l’école Sophie Scholl.
« Dans mon école, il y a 1 500 élèves : dans les couloirs le masque sera obligatoire, dans les classes par contre c’est un peu en fonction de la volonté du professeur. »
Comme le souligne Freya, ne pas porter le masque en classes où tous les élèves sont présents ne permet pas de respecter les distances physiques préconisées. La fédération des parents d’élèves berlinoise aurait souhaité une solution hybride avec des plus petits groupes, une partie des élèves pratiquant l’enseignement à distance. Son président Norman Heise.
« Nous avons des inquiétudes et beaucoup de questions. La meilleure protection contre le virus c’est de garder ses distances et de porter un masque. Cette règle est levée pour partie dans les écoles dans les classes. On joue un peu avec la santé de nos enfants. »
82% des Berlinois sont insatisfaits de la gestion du dossier par le gouvernement régional. Karl Steinacker, dont le fils rentrait lundi à l’école Sophie Scholl, se sentait comme beaucoup de parents mal informé à la veille de la rentrée. « Le gouvernement nous a informés sur les mesures en général, mais on ne connait pas encore les mesures qui seront prises à l’école. »
Les responsables politiques qui ont choisi de faire rentrer tous les élèves mettent en avant le bien des enfants et leur droit à l’éducation ainsi que des études montrant que les infections -chez les plus jeunes en tout cas- sont plus rares. Les parents souhaitent aussi malgré leurs inquiétudes que l’école reprenne son cours normal après quelques semaines avant les vacances où l’enseignement à distance a prédominé. Les enseignants eux aussi peuvent avoir des appréhensions mais saluent ce retour à la normale comme le souligne Vera Funk, sous-directrice du lycée Paulsen à Berlin. « Nous tentons une expérience car nous ne savons pas si cela va bien se passer. Mais les collègues sont heureux de rentrer et de revoir leurs élèves. Mais ils sont aussi conscients que leur métier n’est plus ce qu’il était. »
Beaucoup savent que l’enseignement à distance risque de faire partie durablement de leur quotidien si la situation sanitaire devait se détériorer.
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