Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: les grandes manœuvres en macronie

Publié le :

Le président Emmanuel Macron au palais de l'Élysée le 10 juillet 2020.
Le président Emmanuel Macron au palais de l'Élysée le 10 juillet 2020. AP Photo/Christophe Ena, Pool
Publicité

La République en marche étant « à bout de souffle », le président français « lance sa coalition », annonce en Une Le Journal du Dimanche. Avec en ligne de mire les élections régionales et départementales de 2021, mais aussi et surtout la présidentielle de 2022, son chef a donné « le coup de gong » pour le lancement de « sa coalition » en vue d’élargir l’alliance majoritaire « au-delà d’En marche et du MoDem », le parti centriste de François Bayrou. Un « new deal politique » qu’Emmanuel Macron a décidé de lancer car il a senti que « les divisions, notamment à droite, lui ouvr[ai]ent une faille », signale Le JDD.

Justement. Selon un sondage Ifop pour cet hebdomadaire, tandis qu’Emmanuel Macron est jugé à droite par 43 % des Français, au centre par 32 % et à gauche par 16 % d'entre eux, deux Français sur trois sont opposés à un soutien de la droite au chef de l’État pour l'élection présidentielle de 2022.

Selon cette même enquête, Nicolas Sarkozy est jugé comme étant la personnalité incarnant le mieux la droite (69 % d'avis en ce sens), d'une courte tête devant Édouard Philippe (67 %), un homme « très convoité », pointe en Une Le Parisien Dimanche.

Lionel Jospin, le retour

Disparu de la vie politique depuis son élimination lors du premier tour de l’élection présidentielle en 2002, l’ex-Premier ministre français publie un livre et rompt le silence. Un temps troublé, c’est le titre du dernier livre de Lionel Jospin (Seuil).

Et c’est dans l’hebdomadaire L’Obs que l’ex-Premier ministre socialiste effectue son retour. Selon Lionel Jospin, « nous sommes arrivés à la fin d’un cycle du capitalisme, celui qui a commencé au début des années 1980 avec Reagan aux États-Unis et Thatcher en Grande-Bretagne ». Voilà pourquoi, dit-il à L’Obs, « le logiciel du président est à [ses] yeux anachronique ».

Lionel Jospin trouve que « le message socialiste reste adapté à l’époque » et, pour l’élection présidentielle de 2022 en France, il pense que « la gauche écologique rassemblée a le potentiel pour être présente au second tour et peut-être gagner ».

Je suis toujours Charlie

Dans les kiosques cette semaine, la Une la plus spectaculaire était sans conteste celle de Charlie Hebdo, illustrée par les caricatures de Mahomet dont la publication initiale avait coûté la vie à ses dessinateurs le 7 janvier 2015 à Paris.

« Tout ça pour ça », lance avec un dépit rétrospectif mêlé d’une colère ramassée en quatre mots, cette Une qui clame envers et contre tout le primat de la liberté d’expression dans un pays, la France, où le blasphème est licite. Des caricatures du prophète Mahomet republiées à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de 2015.

Marianne estime que ce geste est à ce point un « chef-d’œuvre d’humour noir, en même temps que d’intelligence » que cet hebdomadaire, à son tour, publie ces caricatures, car Charlie Hebdo rappelle « qu’une liberté, en l’occurrence celle de moquer les religions, n’existe pas si on ne l’applique pas, que ce soit par "respect" des croyances des autres ou par peur ».

Dans sa logique, Marianne pense que les dessinateurs de Charlie Hebdo sont morts « parce qu’ils étaient seuls. Si tous les journaux français avaient à l’époque rappelé qu’on a le droit de rire de tout […], les frères Kouachi et tous les intégristes de la Terre n’auraient pas pu nous tuer tous », martèle cet hebdomadaire.

La juge intègre

Bel hommage à une juge cette semaine dans la presse. Sabine Khéris, la juge qui a réussi là où les magistrats qui l’on précédée s’était cassé les dents : faire avouer le tueur en série Michel Fourniret et sa complice de femme dans l’affaire Estelle Mouzin, cette fillette enlevée en 2003 près de Paris, séquestrée, violentée et étranglée par Michel Fourniret, vrai ogre des temps modernes qui se jouait de la justice depuis dix-sept ans, et qui, après sa femme Monique Olivier, est passé à table devant Sabine Khéris, huitième juge d’instruction de l’affaire Estelle Mouzin, souligne L’Obs, dans les colonnes duquel avocats, magistrats, enquêteurs et parties civiles ne tarissent pas d’éloge à l’endroit de celle que L’Obs appelle « la juge qui a fait craquer Fourniret ».

Sabine Khéris, c’est elle qui avait demandé « le renvoi des anciens ministres Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier devant la Cour de Justice de la République dans l’affaire du bombardement du camp militaire de Bouaké », en 2004 en Côte d’Ivoire, rappelle cet hebdomadaire.

L’embarras ivoirien de Macron

« Inquiétude sur la Côte d’Ivoire », pointe Le Journal du Dimanche, selon lequel cette absence de communiqué à l’issue de la rencontre, avant-hier à l’Élysée, entre les présidents Macron et Ouattara, « trahit l’embarras de Paris après l’éviction de deux candidats, Guillaume Soro et Laurent Gbagbo ». Une « source diplomatique française » confie au JDD que « l’affaire ne sent pas bon » et que l’on « entre dans une zone de turbulences ».

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:56
  • 05:18
  • 04:57
  • 05:03
  • 05:03