Nigeria: 25 ans après la mort de Ken Saro-Wiwa, la lente dépollution de «l’Ogoniland» (3/3)
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Le 10 novembre 1995, Ken Saro-Wiwa, écrivain et militant écologiste nigérian, et huit compagnons d’infortune étaient exécutés par le régime du président général Sani Abacha à l’issue d’un procès controversé. Membre de la minorité ogoni, il avait alerté l’opinion mondiale sur les désastres écologiques liés à l’exploitation du pétrole dans le Delta du Niger. Le territoire Ogoni est l’une des trois régions les plus riches en pétrole en Afrique. Ken Saro-Wiwa n’a cessé de son vivant de dénoncer la mauvaise redistribution des recettes du pétrole.

Vingt-cinq ans plus tard, dans « l’Ogoniland », les retombées visibles de la manne de l’or noir et du gaz sont peu nombreuses, tout comme les infrastructures et les équipements dans l’espace public. Les populations locales subissent les dommages collatéraux de l’exploitation énergétique : une pollution massive des nappes phréatiques, des champs agricoles et des zones de pêches, à laquelle s'ajoute un air vicié par les émanations de gaz. Résultat, en 2020, les conditions de vie sont toujours autant difficiles dans cette partie du Delta du Niger, alors qu’une campagne de dépollution a été officiellement relancée par Abuja en 2016.
L’agence fédérale Hyprep, le Projet de nettoyage de la pollution liée à l’hydrocarbone, est née en 2012. Pour des problèmes de mauvaise gestion interne, rien ne s’est passé jusqu’en 2016. Mais l’Hyprep a démarré effectivement une campagne de dépollution depuis 2019. Elle avance cependant lentement.
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