Afrique économie

L'Union postale aide l'Afrique à développer l'e-commerce

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« ecom@africa », c'est le nom de l'initiative lancée ce mois-ci à Abidjan par l'Union postale universelle qui tient actuellement son congrès dans la capitale économique de Côte d'Ivoire. Institution de l'Organisation des Nations unies, l'UPU est le forum de discussions et d'échanges entre toutes les postes du monde. Elle propose aux pays africains de mettre en place une plateforme commune pour développer l'e-commerce sur le continent.

Photo d'illustration : une vue d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire.
Photo d'illustration : une vue d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire. © Craig Pershouse / Getty Images
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L'e-commerce en Afrique pèse aujourd'hui 20 milliards de dollars, à comparer avec les 135 milliards qu'il représente en France. Il est donc appelé à croître avec un marché d'1,3 milliard de personnes dont la moitié connectées. Seulement, les défis logistiques sont nombreux. L'Union postale universelle, l'UPU, vient donc de lancer « ecom@africa » : une initiative visant à harmoniser les pratiques et à les diffuser entre les pays africains.

« L'idée force de ce projet est de donner la possibilité à ces pays et à ce continent d'exporter, de montrer ses savoir-faire.  explique Pascal-Thierry Clivaz, directeur général adjoint de l'UPU qui tient actuellement son congrès à Abidjan. On a beaucoup de savoir-faire en terme d'artisanat. Donc il faut créer les conditions pour que le tissu économique ait confiance en un réseau. Parce que l'artisan qui va exporter son produit veut être sûr de recevoir son argent. On rentre dans une façon de faire du commerce qui est un peu différente de ce que l'artisan faisait de façon traditionnelle. Et avec cela, il faut lui donner confiance. C'est la raison pour laquelle nous voulons donner le label intergouvernemental de l'UPU au travers de ces projets. »

Le défi pour les pays africains est d'avoir à la fois les entrepôts et les plateformes logistiques pour recevoir ou envoyer les colis, mais aussi le réseau de distribution local. L'UPU à choisi la Côte d'Ivoire et la poste ivoirienne pour expérimenter l'initiative « ecom@africa ». « La poste a l'avantage d'être [présente, NDLR] sur tout le territoire ivoirien, indique Roger Adom, le ministre ivoirien de l'Économie numérique, des Télécommunications et de l'Innovation. C'est vrai qu'à Abdijan, il y a beaucoup d'acteurs [dans la distribution de colis, NDLR] mais dès que l'on sort d'Abidjan, il n'y en a plus. Le seul acteur organisé et présent sur tout le territoire c'est la poste. Elle a l'avantage de pouvoir faire en sorte que les biens soient livrés sur tout le territoire ivoirien, ou de les acheminer du territoire ivoirien jusqu'au magasin d'entreposage pour des envois vers l'extérieur de la Côte d'Ivoire. »

Expertise en matière de contrôle douanier, de logistique, de livraison, d'entreposage et de taxation, mais aussi expertise en matière réglementaire, l'UPU propose aux États africains un panel de service. Chacun pourra se faire aider par ses experts. « Pour certains, ils ont déjà construit les infrastructures, souligne Pascal-Thierry Clivaz. La Tunisie a construit les infrastructures sur les zones aéroportuaires. Pour d'autres, ils avaient besoin de savoir-faire pour former leur personnel à travailler avec ces technologies modernes. Pour d'autres encore, c'était se former à la déclaration en douane. Et pour d'autres enfin, c'était formaliser un accord avec les autorités douanières de leur pays qui soit aux standards internationaux. Donc, nous avons des savoir-faire qui permettent d'épauler les différents projets. »

L'harmonisation des pratiques entre pays devrait renforcer le commerce intra-africain et donc aussi à terme, la zone de libre-échange continentale.

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