Afrique économie

Développer les chaînes de valeur en Afrique, un objectif partagé entre la France et le continent

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C'est la thématique du moment en Afrique, comment développer les chaînes de valeur et la transformation locale de produits agricoles. Des patrons africains et français ont partagé leur expérience à Paris le mois dernier, lors des journées économiques francophones. Pour Afrique économie, Olivier Rogez fait le point sur ce dossier.

Massogbé Touré Diabaté PDG de SITA, entreprise ivoirienne de production et de transformation de noix de cajou.
Massogbé Touré Diabaté PDG de SITA, entreprise ivoirienne de production et de transformation de noix de cajou. © RFI - Olivier Rogez
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Massogbé Touré Diabaté est une notabilité de l'entrepreneuriat ivoirien. Elle dirige SITA, société de production et de transformation de noix de cajou. une filière qui a le vent en poupe en Côte d'Ivoire. « Je produis depuis la plantation, et je vends le produit fini aux États-Unis, en Europe, je vends aussi en "salé grillé" sur le marché local et les pays limitrophes. Nous faisons de l'emballage en Côte d'Ivoire et nous achetons aussi des emballages en Europe », détaille-t-elle.

Ses 750 employés produisent 20 000 tonnes de noix de cajou par an. Mais la véritable richesse de l'entreprise provient de la transformation, la clé de la réussite, selon Massogba Touré Diabaté. « C'est le passage obligé pour un développement durable. Je prends le cas de la Côte d'Ivoire. Nous sommes premiers producteurs sur plusieurs matières premières. Et nous voulons être premiers transformateurs sur l'ensemble de nos matières premières. Si nous ne transformons pas, nous n'aurons pas de valeur ajoutée. Regardez ce qui s'est passé avec la pandémie. Nous ne pouvions pas exporter. Mais la consommation locale existe, et nous pouvons transformer (pour la satisfaire NDLR). C’est tout le sens que nous donnons à la transformation. »

La transformation locale, le nouveau mot d'ordre

Ancien directeur Afrique de Total et actuel président du comité Afrique du Medef, le patronat français, le Sénégalais Momar Nguer estime que les entreprises françaises contribuent elles aussi à créer des chaines de valeur agricoles en Afrique. À l'instar du groupe de distribution Auchan.

« Vous avez Auchan qui est en train de créer des filières, c'est à dire des chaines de valeur en allant auditer des gens et en leur disant "Écoutez, voilà ce que nous voulons comme produit final. On va vous aider à vous structurer de manière à pouvoir nous fournir en produits locaux. On va signer une convention et on va vous accompagner", explique-t-il. Vous n'avez donc pas seulement quelqu'un qui entre sur le marché en se disant qu'il allait chercher ce qu'il y a de mieux, mais quelqu'un qui dit "je vais créer de la valeur chez le fournisseur sénégalais de volaille ou de carottes". Et c'est toute la différence entre nous et un certain nombre de nos concurrents ; il faut s'inscrire dans la durée. »

La transformation locale est le nouveau mot d'ordre des patronats africains et français. Et le stimulus de la Zlecaf, la Zone de libre-échange continentale avec ses règles protectionnistes contribue à faire évoluer les mentalités.

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