Comores: les efforts se multiplient pour soutenir les jeunes entrepreneurs
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Aux Comores, créer son entreprise reste une course d'obstacles, entre manque de financements, lourdeur administrative ou encore accès limité aux marchés publics et à l'information nécessaire. Pourtant, des efforts sont réalisés par les autorités et la jeunesse fourmille d'idées. Incubateurs, banques et bailleurs mettent en avant de nouveaux outils pour accompagner la génération montante.

Premier incubateur des Comores, Innov’Lab accompagne déjà plus d’une centaine de jeunes, mais les difficultés sont toujours présentes. « Nous accompagnons ces jeunes à travers trois grands volets, le renforcement de capacité, la mobilisation de ressources et le coaching en entrepreneuriat, témoigne Najwa Saïd Mohamed Djalim, assistante de direction. Certains sont déjà en activité et d'autres en préparation de lancement. C'est avant tout la lourdeur administrative et ensuite le manque de financement qu'ils mettent souvent en avant. »
Déverrouiller le crédit bancaire
L'accès au crédit reste un verrou, mais les opérateurs financiers proposent de nouveaux produits. « Toute entreprise n'a pas la capacité d'offrir les garanties acceptées par les banques, reconnaît Amal Housseine, directeur commercial d'Exim Bank. Nous offrons d'autres possibilités à ces sociétés-là, notamment pour les crédits à court et moyen terme. Il y a d'abord le financement classique avec des avantages très compétitifs. Nous offrons également un nouveau produit qui est le collatéral management. Il permet aux petites et moyennes entreprises de pouvoir venir chez nous demander des prêts, sans pour autant utiliser les garanties classiques que sont les hypothèques. »
150 entreprises accompagnées et 1 000 jeunes formés
Mais le défi dépasse la question de l’argent. L’appui international apporte aussi sa pierre à l’édifice en matière de formation. « L'employabilité de la jeunesse est une contrainte majeure pour l'économie », observe Laurent Chabrut, directeur pays d'Expertise France. L'agence publique de coopération technique, filiale de l'Agence française de développement (AFD), dit avoir accompagné 150 entreprises aux Comores, dont beaucoup portées par des jeunes, et formé plus de 1 000 jeunes. « Ça fait l'objet pour nous d'un projet à part entière, Comores initiatives. Nos objectifs sont simples : c'est mettre en valeur les personnes, les projets, les entreprises que nous accompagnons au quotidien dans le cadre de la mise en œuvre de nos projets de coopération internationale. Montrer que nos porteurs de projets font des choses concrètes et les exposer pour qu'ils puissent démontrer leur savoir-faire. »
Malgré les obstacles, un tissu entrepreneurial émerge. Le défi reste donc de transformer l'énergie et les idées de la jeunesse en moteurs d'emplois stables et de croissance.
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