En Afrique du Sud, le réveil de l’industrie pharmaceutique
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C'est un secteur en plein boom en Afrique du Sud. La pandémie de Covid-19 a relancé l’intérêt d’une production locale des vaccins. Les entreprises Aspen, Biovac et NantSA ont rejoint ce marché pour des vaccins à destination du continent. Une aubaine pour le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui s’est fait le porte-parole de l’Afrique dans la lutte contre l’inégalité vaccinale. En deux ans de pandémie, le pays a renversé la vapeur.
À première vue, ce n’est qu’un immense hangar vide situé en périphérie du Cap. Mais d’ici trois ans, un milliard de doses de vaccins pourraient en sortir chaque année. C’est l’entreprise NantSA, du milliardaire Patrick Soon-Shiong, inaugurée le 19 janvier par le président Cyril Ramaphosa. « C’est entre ces murs, que notre vision de la production de vaccins, de diagnostics et de médicaments en Afrique prendra progressivement forme », déclarait-il alors.
Si Ramaphosa prend soin de souligner la dimension continentale du projet, c’est avant tout l’Afrique du Sud qui en tire les bénéfices. Cette nouvelle entreprise devrait faire travailler entre 400 et 600 personnes. L’Afrique du Sud possède déjà la plus grosse industrie pharmaceutique du continent, notamment grâce à Aspen, multinationale du médicament basée à Durban.
« Cette concurrence est la bienvenue », affirme Stavros Nicolaou, en charge de la stratégie commerciale d’Aspen. « Plus il y a d’investissements dans les capacités de production en Afrique du Sud, plus le pays est compétitif. Donc renforcer les chaînes de valeur de production locale est un investissement bénéfique et ça impose l’Afrique du Sud sur la carte mondiale de l’industrie pharmaceutique. »
Regain d'intérêt pour la production locale
Stavros Nicolaou se réjouit que Le Cap devienne un hub pour la production vaccinale. NantSa rejoint ainsi Biovac qui produit les vaccins pour Pfizer. Ces entreprises vont travailler avec Afrigen qui développe un centre de transfert de technologie pour rendre disponible la recette du vaccin à ARN messager.
Un réseau se crée autour de la production vaccinale et cela traduit un changement de mentalité, selon le professeur David Walwyn, spécialiste de l’industrie pharmaceutique à l’université de Pretoria. « Il y a un changement d’intention. La production locale des vaccins n’était pas à la mode au début des années 2000, mais avec le Covid, c’est revenu au goût du jour et beaucoup de monde s’intéresse à la production pharmaceutique locale et en particulier à la production vaccinale locale. »
Pour être durable l’industrie pharmaceutique sud-africaine devra se diversifier et trouver les marchés suffisants. En plus du Covid-19, NantSA prévoit par exemple de se concentrer sur la production de vaccins contre le cancer.
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