Les studios de jeux vidéo africains se regroupent autour du Panafrican Gaming Group (1/2)
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En Afrique, une dizaine de studios de jeux vidéo viennent de se regrouper pour former le PAGG, le Panafrican Gaming Group. Cette coalition vise à développer le secteur et surtout à harmoniser les pratiques sur un continent qui compte un milliard de personnes et 54 pays. Mais l’avenir s’annonce brillant.

Dans le Kissoro Tribal Game, un jeu développé par les équipes de Teddy Kossoko; le héros doit mettre fin à une guerre fratricide en remportant une partie de Kissoro, variante centrafricaine du jeu d’awalé. Il lui faudra faire preuve d’agilité, d’intelligence et d’adaptabilité, exactement les qualités que comptent mutualiser les dix grands studios africains qui ont créé fin février, le PAGG, le Panafrican Gaming Group.
« Il y a pas mal de studios qui font des choses. Mais, éparpillées sur un continent qui fait 54 pays avec des problématiques différentes, c’est hyper difficile. Actuellement 300 studios de jeux vidéo existent en Afrique. Ils sont souvent de petite taille et ne pèsent en tout que 1% de l’industrie mondiale du jeu vidéo, explique Teddy Kossovo. Alors, l’idée est de positionner également PAGG comme une sorte d’institution qui faciliterait les investissements en Afrique, au mieux et au plus près du terrain et des besoins concrets des entreprises du marché. »
Développer
Le PAGG est à la fois un lobby et une coalition. Ses membres partagent leur expérience pour attirer des capitaux ou générer des profits, comme le souligne Olivier Madiba, le fondateur du studio camerounais Kiro'o Games.
« Nous avons des datas sur les technologies de paiement que nous avons développées en Afrique grâce auxquelles je sais certaines choses sur le public d’Afrique francophone. Nous sommes, par exemple en train d’établir une sorte de profil du joueur africain pour savoir à quel moment du mois il est capable de payer pour jouer. Et de l’autre côté du PAGG, vous avez quelqu’un en Éthiopie par exemple, qui glane les mêmes données. Et en fait cela nous donne une base de données commune. »
Le PAGG espère aussi résoudre un problème crucial au sein des marchés africains, la fragmentation. « On n’est pas sur les marchés chinois ou indien, nous avons chacun des réalités liées à nos législations qui sont différentes. Et pour chaque membre du PAGG, avoir des représentants dans différentes régions et différents pays d’Afrique, c’est aussi une façon de pouvoir déployer nos jeux de façon globalisée plus facilement. », explique Julien Herbin, le fondateur du studio dakarois, Kayfo Games..
Structurer
Plus globalement, le PAGG veut structurer tous les segments du marché africain. « En fait, il faut voir PAGG comme une organisation qui va penser toute la structure de l’écosystème africain. Ça passera par les écoles, les mécanismes de rentabilité... créer des modèles économiques adaptés à l’Afrique, énumèreTeddy Kossoko. Nous sommes en train de préparer tout un plan d’action pour les années à venir qui permettra de s’adresser à chaque partie de la filière. »
Le développement du jeu vidéo africain intéresse de près les grands studios internationaux qui suivent attentivement les premiers pas du Panafrican Gaming Group.
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