Les broderies de Noël malgaches ont la cote à l'international
Publié le :
À Madagascar, l’industrie du textile est dominée par les zones franches, qui emploient près de 120 000 personnes réparties entre la capitale et Antsirabe. Parallèlement à ces mastodontes, à une tout autre échelle, il existe une multitude de petits ateliers artisanaux, aux business model radicalement différents. C’est le cas de Mad Créations, un atelier de broderie, créé il y a 20 ans, qui travaille pour l'industrie du luxe à l'étranger. 70 % de la production part à l’export. Et le gros du chiffre d’affaires se joue avant les fêtes de Noël.

De notre correspondante à Antananarivo,
Roseline, la seconde d’atelier, vérifie les ouvrages en cours de chacune des 15 brodeuses. Les deux tiers travaillent sur des motifs typiques des fêtes de Noël. Elle fait un tour de table : « Voici Olivia, elle fait les boules de Noël pour la Suisse. Hery, elle fait la nappe avec les cadeaux de noël pour Monaco et les États-Unis. Perle, elle fait les sets de table Pères Noël pour la France… », indique Roseline.
Pour cet atelier, cette période d’avant-fêtes est charnière. « Le business de Noël représente 40 % du chiffre d'affaires annuel », explique Véronique Maugé. Franco-Camerounaise, elle a racheté Mad’Création il y a 8 ans.
Les commandes commencent à arriver en mai, pour faire des dessins. Et le gros de la production commence vraiment en septembre. Les produits phares, ce sont les nappes. Les clients, vous savez, sont des grandes familles, c’est des nappes qu’on ne trouve pas dans le commerce. Une nappe de 10 m, avec un nombre de serviettes qui peut aller jusqu’à 26, voire 30 serviettes. Certaines pièces d’exception peuvent prendre jusqu’à 3 mois de fabrication, car ici, chaque pièce est réalisée du début jusqu'à la fin par une seule et unique brodeuse, pour un rendu plus harmonieux.
Un savoir-faire artisanal très prisé
Dessin, découpe, pochage, ponçage, broderie, lavage, repassage : chaque étape est réalisée entièrement à la main. Un savoir-faire artisanal très prisé des grandes enseignes historiques de linge de maison occidentales, dont les codes et exigences sont parfaitement maîtrisés par Véronique Maugé, ancienne modéliste d’une maison de haute couture parisienne.
Nous, on vend sans marque. Et c’est eux, à l’arrivée, qui mettent leur propre marque. Ça, c’est le deal, on n’y peut rien. Je sais très bien que par exemple, dès qu’on vend un set de table à 20 euros, on peut le retrouver à 150 euros dans les boutiques de revente. Mais nous on n’a pas la clientèle à Madagascar pour revendre à ce prix-là, donc on se contente de fabriquer. Et à l’extérieur, je n'ai pas non plus les points de ventes. Nous sommes des fabricants, pas des revendeurs, et ça me convient très bien, tant que je peux faire tourner mon atelier !
Des broderies de luxe « vita malagasy » [«fait à Madagascar », NDLR] qui se retrouvent aujourd’hui dans les boutiques chics aux quatre coins de la planète.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne