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Centrafrique: à Kukuru, les déchets fournissent de bonnes idées

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En Centrafrique, une initiative de l’association Action pour la protection de l’environnement et le développement (Aped) vient de voir le jour. Elle s’est lancée dans deux productions : un charbon écologique à base de déchets agricoles et des pavés issus du recyclage de plastiques usagés. Une activité pour l’instant artisanale.

En Centrafrique, l’association « Action pour la protection de l’environnement et le développement » (APED) fondée par Jean-Maxime Blecho transforme les déchets en matériaux de construction.
En Centrafrique, l’association « Action pour la protection de l’environnement et le développement » (APED) fondée par Jean-Maxime Blecho transforme les déchets en matériaux de construction. © François Mazet / RFI
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La cour de l’Aped est un atelier à ciel ouvert. Pilon en main, Julie écrase dans un seau de petits cailloux noirs après les avoir passés au tamis. Le fondateur de l’association, Jean-Maxime Blecho, explique comment les produits collectés deviennent des buchettes de charbon d’une vingtaine de centimètres.

« Lorsque les femmes paient un sac de charbon, à la fin, il y a des résidus. Au lieu de les déverser dans la nature, on récupère ça et on le transforme en charbon écologique. Y compris les déchets agricoles, les cannes de maïs, arachides, tiges de coton. Tout ce qui est sur les parcelles agricoles, on le fait sécher après carbonisation, explique-t-il. On va broyer, tamiser comme la dame est en train de faire. Associé avec un liant comme argile, on mélange et après on va compacter, faire sécher. Et après deux jours, trois jours, on peut mettre sur le marché. Ça ne donne pas de fumée, ça ne noircit pas la marmite. Ça, c’est l’avantage de ce que je suis en train de faire. »

Un recyclage bénéfique pour le centre-ville

Ces bûchettes de charbon, qui ne demandent donc pas de coupes de bois, seront vendues 300 francs CFA le kilo. C’est plus que le charbon classique. Jean-Maxime Blecho cherche des financements pour acheter une machine qui lui permettrait d’augmenter sa production. Juste derrière lui, une pile de déchets plastiques : bouteilles, bassines, sachets viennent du centre-ville de Bangui. Ces déchets seront transformés en balustres ou en pavés, dont l’utilisation ne ferait pas de mal dans les rues cabossées de la capitale…

À condition de bien respecter les proportions, nous dit Souvenance Divine : « Pour avoir un bon pavé, on amène les déchets. On les nettoie, on enlève la terre pour avoir une bonne qualité. Une fois que c’est sec, on met ça dans le fût métallique, on met le feu, le plastique devient liquide puis on ajoute du sable en suivant bien la bonne proportion. On malaxe, on malaxe… jusqu’à ce que ce soit homogène. Puis on met la pâte dans un casier ou un moule huilé. Après 15-20 minutes, c’est compact. On démoule et on lisse la surface. »

A priori facile comme une recette de gâteau, mais dangereux en raison des projections brûlantes. Jean-Maxime Blécho aimerait davantage de moules pour confectionner d’autres matériaux de construction. Il souhaite aussi que la Centrafrique suive d’autres pays africains comme le Ghana ou le Burkina Faso, qui ont commencé à recycler leurs déchets plastiques. Il planche aussi sur un projet de gaz domestique produit à partir de déchets de cuisine.

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