Quel impact économique du basket-ball en Afrique avec le développement de la NBA?
Publié le :
Focus, cette semaine, sur les relations commerciales entre le continent africain et les États-Unis, suite au sommet des affaires de Gaborone, au Botswana, qui s’est déroulé au début du mois. Et dans le monde du sport, les partenariats voient aussi le jour, avec notamment le basket-ball, et la NBA américaine qui déploie ses opérations sur le continent. Plusieurs pays africains font désormais le pari d’utiliser ce sport comme levier pour le développement économique.

De notre envoyée spéciale à Gaborone,
Cela fait plus de 10 ans que la NBA s’implante sur le continent, avec l’ouverture de bureaux, puis plus récemment d’une académie au Sénégal. Mais une étape importante a été franchie il y a 2 ans, avec la création de la NBA Africa, évaluée à 1 milliard de dollars et qui a attiré les investissements de stars de la balle orange, ainsi que le lancement de la Basket-ball Africa League qui vient de boucler sa troisième saison. Victor Williams est à la tête de cette NBA Africa : « Cela aide d’avoir déjà une crédibilité en termes d’exécution. Et, en la matière, la NBA travaille dans le secteur depuis un moment et a déjà prouvé qu’elle peut développer les affaires en dehors des États-Unis. Les gens en ont été témoins, ils ont vu les infrastructures que l’on est prêt à déployer, et ils ont voulu faire partie de nos projets. Nous voulons continuer à démontrer que le sport en Afrique peut représenter de bonnes affaires, il est possible d’y investir sur le long terme, et avoir de bons retours sur investissement. »
À lire aussiPourquoi sur la planète NBA, la «Wembymania» ne fait-elle que commencer?
Des retombées économiques à tous les niveaux
Le sport sur le continent est porteur de potentiel étant donné le contexte démographique : d'ici à 2050, l’Afrique rassemblera un quart de la population mondiale, avec la moitié des habitants âgés de moins de 25 ans.
Et certains pays souhaitent dès maintenant profiter des retombées économiques du basket-ball, comme le détaille Will Mbiakop, président de l’African Sports and Creative Institute (ASCI) et ancien cadre de la NBA Africa :« Les pays qui participent aux "mega events", que ce soit la Basket-ball Africa League, que ce soit la FIBA, ou l’AfroCAN, bénéficient immédiatement de ces retombées, d’un point de vue hôtellerie, d’un point de vue tourisme, d’un point de vue "merchandising". Ça, ce sont les retombées directes, et les indirectes, ce sont tout ce qui est le transport, "l’entertainement" ou "hospitality" qui va être généré à travers les différents événements. »
Bientôt d'autres sports sur le même modèle ?
Le Sénégal ou l’Égypte entendent tirer leur épingle du jeu, tout comme le Rwanda, qui, dans une stratégie plus globale, souhaite devenir une plaque-tournante pour les compétitions sportives en Afrique, selon Clare Akamanzi, à la tête du Rwanda Development Board : « Cette année, on s’attend à ce que l’organisation d’événements nous rapporte 90 millions de dollars, et le sport y contribue à 15 %. C’est un début, mais cela devrait augmenter selon nos anticipations. Et grâce à nos investissements, des gens nous approchent pour nous dire : "Ce que vous faites avec la NBA et la Basket-ball Africa League, est-ce que vous aimeriez le faire aussi pour un autre sport ?" Nous avons ainsi construit une fondation qui rendra, à terme, tout cela économiquement et socialement viable pour les Rwandais. »
Le sport ne représente pour l’instant, en Afrique, que 0,5 % du PIB, contre 2 % au niveau mondial.
À lire aussiLe cyclisme, véritable sport national au Rwanda
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne