Centrafrique: le mauvais état des routes du Bamingui-Bangora freine le développement de la région
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Plus de 100 000 personnes vivent dans le Bamingui-Bangora. La plupart des voies de communications terrestres qui desservent cette région proche du Soudan et du Tchad sont impraticables. Les hommes armés profitent de cette détérioration pour commettre régulièrement des forfaits et attaquer les rares camions qui tentent de s’y aventurer. Un véritable calvaire pour les opérateurs économiques.

De notre correspondant de retour de Ndélé
Dès que Freddy accélère, le camion bouge et les ennuis commencent. Dans ce genre de route dévastée, le mauvais maniement du guidon ne pardonne pas, l’erreur est fatale. La conduite sur cette route présente tous les dangers. La circulation devient ainsi risquée à cause de l’érosion visible presque partout. Conséquence, les camions et les véhicules de transport en commun empruntent rarement ce tronçon.
Dans son camion, Freddy transporte de sacs de manioc, d'arachide, de sésame et de maïs. « C’est un handicap pour les opérateurs économiques que nous sommes, déplore-t-il. Quand il pleut comme ça, la situation devient pire. Il y a de gros trous et les mares sont partout. Le gouvernement doit nous aider à reconstruire cette route. Si les activités économiques tournent mal, les gens vont mourir de faim. »
Ces routes qui desservent la ville de Ndélé donnent du fil à retordre aux camions et véhicules de transport en commun qui passent par là. Allassane un commerçant se rend au marché hebdomadaire de Ndélé pour écouler ses marchandises. Mais le camion dans lequel il se trouve est embourbé dans la boue et se retrouve sans secours : « Je sais que le camion va passer un mois ici sans secours. Je ne sais plus à quel saint me vouer. En venant, nous avions dépassé une dizaine de camions qui ont fait des accidents dont certains sont mortels. Des commerçants ont perdu leurs marchandises. Vraiment, ici, c’est l’enfer. »
Renforcer la sécurité
Pour atteindre aujourd’hui la ville de Ndélé, les taxis-motos font des détours dans la brousse et traversent parfois des zones dont la sécurité est volatile. Les commerçants se font régulièrement dépouiller de leurs marchandises et sommes d’argent. Une dizaine d’entre eux ont été tués en septembre dernier par des coupeurs de routes.
Le préfet de Ndélé reconnait ce problème et appelle le gouvernement à renforcer la sécurité dans sa préfecture : « Nous ne cessons jamais de demander aux casques bleus de la Minusca de multiplier les patrouilles dans la zone pour protéger les opérateurs économiques des bandits. Du côté du gouvernement, nous demandons à ce que l’effectif des forces armées centrafricaines soit renforcé dans la zone. Les Faca ont aussi besoin des moyens logistiques pour assurer la sécurité de notre préfecture jusqu’à la frontière. »
Aujourd’hui, le prix des marchandises et des denrées alimentaires a presque doublé selon le constat du délégué des commerçants de Ndélé. Un coup dur pour les habitants de cette localité qui vivent avec moins de 1 euro par jour.
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