Pour le port de Pointe-Noire, le défi est de desservir la sous-région [2/2]
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La capitale économique du Congo veut relever un immense défi pour atteindre les villes et zones enclavées d'Afrique centrale qui représente un marché potentiel de 180 millions d'habitants. Il manque encore des infrastructures permettant l'acheminement des produits et matières premières.
Pour attirer des investisseurs, il faut les séduire avec de gros marchés potentiels. C'est la principale difficulté du port de Pointe-Noire. Il manque encore de routes fiables pour rallier la sous-région. Pour les investisseurs, l'immense marché à atteindre, c'est la République démocratique du Congo. « Le plus grand marché d’attirance pour le port de Pointe-Noire, c’est Kinshasa qui est une ville gigantesque mais enclavée, explique Étienne Giros, président du Cian (Conseil français des investisseurs en Afrique) qui regroupe les principales entreprises françaises présentes en Afrique. Pour arriver jusqu’à Kinshasa, les marchandises arrivent à Pointe-Noire, elles sont transbordées sur des bateaux plus petits jusqu’à Matadi et ensuite elles prennent le chemin de fer. C’est une trop grande accumulation de transport et de ralentissement. »
Le retour du pont-route-rail Brazza-Kinshasa
Les solutions que tous les investisseurs appellent de leur vœu : la construction du pont-route-rail entre Brazzaville et Kinshasa – serpent de mer depuis 40 ans – et l'amélioration du CFCO, le chemin de fer entre Pointe-Noire et Brazzaville. Jugé trop lent, et trop souvent interrompu. « Le pont route-rail est plus que jamais d’actualité, assure le directeur du port congolais, Séraphin Balhat. Une réunion des bailleurs de fonds était récemment prévue pour faire démarrer le projet qui est attendu par les deux pays et pour toute la sous-région d’Afrique centrale. La route entre Pointe-Noire et Brazzaville est en bon état. Quant au chemin de fer, moyennant quelques travaux de maintenance et de réhabilitation de points singuliers, il peut recevoir du trafic. »
Un corridor jusqu'à Ndjamena
L'objectif est de rétablir le corridor 13. Près de 3 300 kilomètres pour une liaison directe entre Brazzaville-Bangui et Ndjamena. « Ce corridor, c’est l’histoire ! Quand nous étions enfants à Pointe-Noire, se remémore Séraphin Bahlat. On voyait du coton qui faisait la route de Ndjamena jusqu’à Bangui. Il prenait le fleuve jusqu’à Brazzaville, puis le chemin de fer et arrivait à Pointe-Noire pour embarquer sur les navires qui amenaient ce coton en Europe et vers d’autres continents ». Des travaux sont également en cours près de Ouesso au nord du Congo. Un pont de 616 mètres reliera les deux rives de la Sangha. Désenclaver pour développer les échanges avec la Centrafrique et pour, encore une fois, élargir les marchés.
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