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Sénégal: des ambitions renouvelées dans le développement du transport ferroviaire

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Au Sénégal, le Train express régional de Dakar, lancé en janvier 2022 pour désengorger la capitale, est tellement fréquenté que les autorités envisagent de multiplier les rames et d'étendre le réseau ferroviaire dans le pays. Le partenariat entre la Société nationale de gestion du TER (Senter) et les fournisseurs de matériel ferroviaire est donc appelé à se consolider, d'autant que les dettes sont en train d'être réglées.

Train express régional, à la gare de Dakar.
Train express régional, à la gare de Dakar. © Tiemogo Diarra / RFI Mandenkan
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C'est une infrastructure victime de son succès au Sénégal : 90 000 voyageurs empruntent quotidiennement le TER de Dakar. Mais malgré sa ponctualité, les passagers doivent être patients pour monter à bord. Multiplier les rames et étendre le réseau ferroviaire dans Dakar et au-delà s'impose, estime Cheikh Ibrahima Ndiaye, le directeur général du gestionnaire, la Senter. D'autant que la capitale va bientôt accueillir un événement sportif d'ampleur mondiale :

« Nous envisageons de densifier cette desserte dans l'optique d'abord des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) que nous allons accueillir dans un an et qui va permettre de désengorger Dakar, souligne-t-il. Et nous sommes également dans la perspective de l'extension du TER vers l'intérieur du pays, avec une première phase qui est d'aller à Thiès, la première ville en sortant de Dakar. »

Usine de construction ferroviaire ?

Ces projets sont inscrits dans le plan de développement du Sénégal, Vision 2050. Une vision à long terme indispensable dans l'industrie ferroviaire, souligne Alain Picard, directeur général de CAF France, dont l'usine alsacienne rachetée à Alstom a fourni les 80 premiers trains du TER dakarois et qui pourrait installer un atelier au Sénégal :

« Si nous savons, ensemble – Senter, les autorités sénégalaises et CAF –, tisser cette relation de long terme, alors oui, on peut envisager toute une série de déploiements industriels. Mais il faut bien comprendre qu'on ne s'implante pas dans un pays pour y rester trois ans parce qu'on a fabriqué dix rames, ça n'existe pas. C'est un investissement industriel qui a pour objectif une vision long terme et qui, par ailleurs, dans le cas du Sénégal, pourrait avoir une vision régionale, c'est-à-dire de considérer le Sénégal comme étant une base d'exportation. »

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Créances en voie d'être débloquées

En attendant, le Sénégal est en train de régler les problèmes de créances qui s'étaient accumulés depuis le changement de régime, lorsque les nouvelles autorités de Dakar avaient décidé d'auditer tous les marchés d'infrastructures, y compris ferroviaires. « Aujourd'hui, pour le secteur ferroviaire, notamment dans le cadre du projet d'extension du TER vers l'aéroport, ces sujets-là ont été adressés par les deux parties. Et nous sommes en train de trouver toutes les solutions pour y apporter des réponses claires, assure le DG de la Senter, Cheikh Ibrahima Ndiaye. Aujourd'hui, je peux annoncer que pour ce qui concerne CAF, il n'y a pas de sujet. Il reste encore quelques paiements, mais qui sont en voie d'être débloqués. »

Pour les autres sociétés qui ont participé aux travaux ferroviaires, affirme-t-il, le Sénégal a fait voter les budgets dans la loi de finance 2026 pour rembourser ces créances.

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