Afrique, mémoires d'un continent

Charles N’Tchoréré, un tirailleur face aux nazis

Publié le :

La mémoire du continent vous raconte la vie héroïque d’un tirailleur, le capitaine Charles N’Tchoréré. À son actif, des faits d’armes glorieux et une ascension fulgurante avant de tomber au champ d’honneur en 1940. Sa vie et sa mémoire sont retracées avec habileté dans un livre qui nous fait voyager dans son enfance, déchirée entre la sagesse du grand-père et les mirages de l’aliénation. Eclairage aussi sur les grandes guerres, ses compagnons tirailleurs, et son héritage.  

Plaque commémorative de l'Institut des hautes études de Défense nationale en l'honneur du capitaine Charles N'Tchoréré.
Plaque commémorative de l'Institut des hautes études de Défense nationale en l'honneur du capitaine Charles N'Tchoréré. © CC BY-SA 4.0 / Claude villetaneuse
Publicité

Avec la participation de Christian Eboulé, journaliste et auteur de « Le testament de Charles » (éd. Les lettres mouchetées).

*****************************

Elgas : Quand on regarde la vie de Charles N'Tchoréré, quand on fait des recherches, quand on vous lit, ce que l'on sent c'est une flamme pour la France. Il s'engage fortement pour cette France. Il y a un amour de la patrie qui appelle des sacrifices... Comment peut-on à ce point aimer une patrie colonisatrice, coupable de crimes ? Comment vit-il le fait d'être à rebours de l'histoire quand beaucoup de jeunes Africains formés en métropole et même déjà sur le continent commencent à combattre l'ordre colonial ? 

Christian Eboulé : Je l'explique, je crois par un amour réel, une fascination même pour la civilisation et la manière dont elle leur avait été donnée dès le plus jeune âge, notamment par les missionnaires catholiques. Je crois qu'on a du mal souvent à admettre qu'il y a cette fascination qui doit avoir, y compris un aspect un peu mystique. C'est un Blanc qui a conquis l'Afrique, qui a vaincu nos aïeux, et que certains parmi nos aïeux ont considéré comme des revenants. Donc tout ça s'entremêle. Charles avait cette fascination. Cette France dont on lui parlait à l'école, il avait envie d'y appartenir. Et puis il y a une deuxième chose : une profonde aspiration à cette modernité occidentale. Voilà ces deux fascinations qui ont permis que Charles s'installe ainsi dans ce qu'on peut considérer aujourd'hui comme l'aliénation. 

Programmation musicale :

  • Bwiti Simba du Gabon MOGHIMBAKA, par Guy Roger
  • Les Africains et Marches de l'Air N°2.

 

Le journaliste et auteur de "Le testament de Charles" Christian Eboulé, avec Elgas (janvier 2025)
Le journaliste et auteur de "Le testament de Charles" Christian Eboulé, avec Elgas (janvier 2025) © Taguy M'Fah Traoré

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes