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Le Bénin se rêve en hub numérique panafricain

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Le Bénin est engagé dans une transformation profonde de son économie, et parmi les secteurs les plus soutenus par l’État, il y a celui des nouvelles technologies et du numérique. 

Une vue de Cotonou, la capitale du Bénin (Image d'illustration)
Une vue de Cotonou, la capitale du Bénin (Image d'illustration) AP - Salako Valentin
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De notre envoyé spécial à Cotonou,  

« Nos services publics sont dématérialisés, nous avons un portail qui permet d’avoir les informations sur près de cinq-cents transactions avec l’administration publique... ». Aurélie Adam Soulé est la ministre béninoise de l’Économie numérique et de la Digitalisation. Sa grande fierté est d’avoir en un temps record rendu possible la numérisation des services publics : « Vous payez en ligne, vous pouvez obtenir votre document en ligne, et donc pour des chefs d’entreprises désireux de gagner du temps, c’est un atout considérable que nous leur offrons » explique-t-elle. 

Pour faire émerger le secteur, l’État a investi massivement ces dernières années. « Nous avons consenti au cours de ces dernières années près de 80 millions d’euros d’investissement dans les infrastructures numériques. Nous avons des câbles sous-marins qui permettent une connectivité de qualité à l’international, nous avons un backbone national en fibre optique à travers tout le pays, que nous densifions, nous renforçons. » poursuit Aurélie Adam Soulé. 

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Dès 2018, le Bénin est allé chercher l’expertise estonienne pour développer le plus rapidement possible son secteur numérique. Un volontarisme qui pour les sociétés locales du secteur doit être employé avec prudence, estime Gilles Kounou, PDG d’Open SI, l’une des plus importantes sociétés de services informatique béninoise. Il affirme que « s’il y a de grands acteurs qui savent faire, il faut travailler avec les meilleurs du secteur et éviter de réinventer la roue ». « Par contre », poursuit-il, « sur des sujets purement locaux, il faut les faire collaborer avec des sociétés locales. Mais il ne faut pas que cette volonté de gagner du temps tue dans l’œuf toute volonté d’innovation ou tout développement de compétences techniques profondes. » 

Cet équilibre entre l’écosystème local et les partenaires étrangers est, selon la ministre Aurélie Adam Soulé, la préoccupation des autorités. Richard Odjrado, qui fait fabriquer en Asie des ordinateurs portables adaptés au marché béninois, souhaiterait que cette volonté s’exprime plus vigoureusement : « Je dirais que le meilleur soutien que l’on a besoin aujourd’hui, ce sont les commandes publiques. À partir du moment où nous avons des ordinateurs de qualité, de marque africaine, béninoise, il serait logique que nous les retrouvions partout dans nos institutions et ministères. Nous produisons des ordinateurs et nous devons les consommer d’abord. »

En quelques années, le Bénin a développé un secteur de la tech florissant. Plusieurs centres d’appels internationaux s’y sont implantés, les startups béninoises commencent à conquérir des marchés dans la sous-région. Et le pays rêve désormais d’attirer davantage un géant de la tech mondiale, à l’instar du Kenya et de l’Afrique du Sud.

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