RDC: des ONG s'inquiètent de l'impact environnemental des activités minières
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Que ce soit dans la région cuprifère du Katanga, diamantifère du Kassaï ou encore aurifère du Kivu, plusieurs cours d’eau sont pollués, les sols sont contaminés. Les ONG ont saisi l’occasion du forum Alternative Mining Indaba tenu récemment à Lubumbashi pour sensibiliser tant les miniers que le gouvernement congolais.

De notre correspondante à Lubumbashi,
La situation est alarmante dans le Katanga, avertissent Afrewatch et SARW. Les deux ONG viennent de mener une étude sur l’impact des activités minières sur l’environnement et les communautés, comme l'explique Emmanuel Umpula, directeur de l’ONG Afrewatch : « Plusieurs rivières sont polluées. Il y a des acides qui sont rejetés dans ces rivières. La vie aquatique est endommagée, les sols ne sont plus cultivables. Et la plupart des communautés développent certaines maladies comme la gale. Et donc la situation est très grave. »
L’entreprise Tenke Fungurume Mining a installé son usine de production de chaux au village Kabombwa. Depuis plus d’une année, les habitants se plaignent de la pollution de l’eau et de l’apparition des maladies de la peau comme la gale. Mais l’entreprise TFM rejette ces accusations, selon le docteur Édouard Nswana en charge des actions sociales de TFM : « Par rapport aux maladies de la peau, Dr Kyalika a consulté plus de 400 personnes et a établi qu’il n’y a aucun rapport entre la chaux et la gale. »
Malgré tout, certaines organisations tentent des actions en justice. Elles se soldent souvent par des échecs. C’est le cas pour la pollution de la rivière Kafubu en 2011 par trois entreprises minières. Les matières toxiques ont détruit les champs et les étangs piscicoles de 700 maraichères et 14 fermiers. « L’indemnisation qui avait été prononcée par le juge était de 6 000 dollars pour les familles et les ménages qui ont perdu autant de cultures, autant de biens. Nous étions très déçus. Nous avions interjeté. Encore une fois, le juge n’a pas rencontré nos attentes ni les attentes de la communauté », regrette Jean-Pierre Muteba, directeur de la Nouvelle dynamique syndicale.
De son côté, le ministère de l’Environnement en RDC reconnaît que les activités minières détruisent l’environnement. Toutefois, le ministère pose quelques actions de réhabilitation, mais beaucoup reste encore à faire. « Nous n’agissons pas assez parce qu’il y a tellement de barrières. Vous trouvez une mine, quand nos agents veulent aller percevoir des taxes, ils rencontrent des militaires qui protègent le site et les empêchent d’y accéder. Raison pour laquelle nous avons peu de moyens et nous faisons ce que nous pouvons », explique Benjamin Tohirambe, secrétaire général au ministère de l’Environnement.
En RDC, le secteur minier contribue à 20% au budget de l’État. Les organisations de la société civile estiment qu’on ne peut pas concevoir un développement en détruisant l’environnement et les humains.
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