Aujourd'hui l'économie

Les nouveaux champions des énergies propres ont le vent en poupe

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Ce samedi 12 décembre 2020 marque le cinquième anniversaire de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement du climat. Au cours d’un sommet virtuel, les États doivent ajuster leurs engagements. Qu’en est-il du côté des énergéticiens ?

L'Assemblée des délégués réunie le dernier jour de la COP21 avant les discours de Laurent Fabius, François Hollande et Ban Ki-moon. Paris, le 12 décembre 2015.
L'Assemblée des délégués réunie le dernier jour de la COP21 avant les discours de Laurent Fabius, François Hollande et Ban Ki-moon. Paris, le 12 décembre 2015. © U.S. Department of State/Wikimedia.org
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Les majors, les grandes compagnies pétrolières privées, prennent plus ou moins le chemin de la neutralité carbone. Les groupes européens, sous la pression des objectifs fixés à Bruxelles, ont quasiment tous annoncé cette année leur stratégie pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Et les Américains s'y mettent eux aussi.

Ils sont encore loin de renoncer à l'exploitation des hydrocarbures, mais la plupart se convertissent aux énergies renouvelables. Un choix qui était encore discutable il y a cinq ans est devenu une évidence. Car entre-temps, les majors, longtemps considérées comme les entreprises les plus puissantes du monde, se sont fait bousculer, voire dépasser par les super majors du renouvelable. C'est ainsi que se sont baptisés les nouveaux poids lourds des énergies vertes. La plupart sont des énergéticiens européens. Les héritiers des fournisseurs et distributeurs d'électricité publics longtemps déconsidérés ont cru avant les autres au solaire ou à l'éolien et ils ont pris l'ascendant sur les compagnies pétrolières.

L'Italien Enel a annoncé des investissements records pour tripler ses capacités dans le renouvelable

160 milliards d'euros d'ici 2030 pour développer ses capacités et rénover ou construire des nouveaux réseaux électriques partout où il est présent. En Italie bien sûr, mais aussi en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Afrique. Ses investissements dans l'énergie verte pour les trois prochaines années représentent quasiment l'équivalent des montants combinés de BP, Shell et Total. La plus grande entreprise italienne pèse aujourd'hui deux fois plus lourd que Eni, le champion transalpin de l'or noir.

Enel a encore des centrales au charbon, mais il a bien l'intention de s'en débarrasser définitivement d'ici sept ans. Car Enel, comme le Danois Orsted devenu le leader mondial de l'éolien, ont fait le pari du renouvelable il y a vingt ans pour se débarrasser de leurs actifs vieillissants qui plombaient leur réputation et leurs comptes. Au départ, elles ont bénéficié des subventions accordées aux énergies renouvelables. Mais avec l'amélioration des technologies, les énergies renouvelables sont devenues bon marché et leurs investissements d'hier nourrissent les profits d'aujourd'hui.

La crise économique engendrée par le coronavirus va-t-elle ralentir ou accélérer les investissements dans les énergies renouvelables ?

Les énergies propres et leurs entreprises vedettes ont été les grandes gagnantes du confinement. La paralysie de l'économie a entraîné la fermeture des centrales conventionnelles, devenues plus coûteuses que les parcs solaires ou éoliens. Les super majors ont vu le cours de leur action s'envoler cette année tandis que celui des majors s'effondrait avec la baisse des cours du pétrole. L'Américain NextEra, le premier énergéticien vert au monde, a même brièvement dépassé la capitalisation boursière d'Exxon Mobil au mois d'octobre. Et cet élan devrait se poursuivre.

L'an prochain, les investissements dans le renouvelable pourraient dépasser ceux dans les énergies fossiles

Même si les hydrocarbures sont encore la source majeure d'énergie, la dynamique est du côté de l'électricité verte. Mais attention aux effets pervers des plans de relance. Beaucoup mettent l'accent sur la transition énergétique. La réalité est pourtant plus grise que verte. D'après un groupe de chercheurs, les pays du G20 ont promis 150 milliards de dollars pour les énergies propres mais 80 milliards de plus (234 au total) pour les hydrocarbures.

► En bref

En Nouvelle-Calédonie, le Brésilien Vale annonce la vente de son usine de nickel au consortium contesté par les indépendantistes. Ils sont opposés à la présence de Trafigura. Ce groupe de négoce en matières premières aura une participation minoritaire aux côtés des investisseurs calédoniens qui eux détiendront la moitié de la nouvelle société. Le projet garantit les 3000 emplois existants.

► À lire aussi : Nouvelle-Calédonie: malgré les violences, Vale annonce la vente controversée de son usine de nickel

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