Aujourd'hui l'économie

2020, la folle année des places financières

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Malgré le Covid-19 et la crise économique, la bourse américaine termine l’année en pleine euphorie, à l’unisson avec la plupart des autres places financières. Pourtant, 2020 n’a pas été un long fleuve tranquille.

La bourse de Wall Street.
La bourse de Wall Street. Getty/AFP/Archivos
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Une année hors normes, incroyable, qui ne ressemble en rien aux précédentes : depuis le premier janvier le marché américain joue aux montagnes russes. Après un début d'année optimiste, porté par la trêve commerciale trouvée entre Pékin et Washington, la bourse a subitement plongé en février, perdant près de 40% de sa valeur en un mois après l’annonce du confinement, pour rebondir de plus belle dès l'été. Comme si le Covid-19 et la crise économique avait disparu. Jamais la bourse n’a connu un redressement aussi rapide. Et une fois encore, comme après la crise financière de 2008, c'est grâce à la Réserve Fédérale. En rachetant massivement de la dette pour soutenir l'économie, en maintenant les taux proches de zéro, la banque centrale américaine, suivie par toutes ces homologues, a fait disparaître le risque de faillite, de quoi calmer instantanément les marchés et même de quoi propulser leur activité.

Une bourse euphorique déconnectée de l'économie réelle en pleine crise

Avec la paralysie des échanges, le chômage, le pétrole qui boit la tasse. Tout ça fait aussi des perdants à Wall Street, les actions des majors, des compagnies aériennes ou des casinos s'écroulent mais cela n'apparaît dans le tableau de bord de l'indice américain, leur déroute est occultée par la progression spectaculaire des GAFA, les poids lourds de la bourse américaine devenus indispensables dans la vie des confinés. Ces 5 entreprises du net représentent à elles seules 25% de l’indice agrégeant les 500 premières sociétés américaines et leur cote a littéralement explosé : +70% pour Amazon +80% pour Apple. La vigueur de cette tendance haussière est aussi alimentée par la spéculation frénétique des particuliers. Désœuvrés, ils se sont mis à boursicoter. C’est un phénomène mondial qu’on observe aussi bien aux États-Unis qu’en Inde ou en Europe. Au lieu de consommer, on investit son épargne qui ne rapporte plus rien en occident puisque les taux sont proches de zéro.

Les bonnes nouvelles du côté de la santé fêtées à la bourse

Avec la découverte des vaccins ,le cours des biotechs et des labos s’envolent. Et il y a aussi les bonnes nouvelles politiques : avec la victoire de Joe Biden aux États-Unis et un accord commercial in extremis pour sceller le Brexit en Europe, la perspective d'un climat plus ouvert aux échanges rassure et les bourses terminent l’année en fanfare. Le dow jones a franchi un nouveau sommet en novembre, dépassant le cap des 30 000 points et d’autres bourses enregistrent des records historiques, Tokyo par exemple renoue avec un pic jamais atteint depuis trente ans. Les bourses européennes sont plus lentes à récupérer mais, elles aussi, terminent l’année en beauté. 

Cette spirale haussière va-t-elle se poursuivre en 2021?

A la bourse il n'y a pas de mouvement perpétuel, le marché finira par baisser, mais difficile aujourd'hui de trouver un indice annonciateur pour 2021. La Banque des règlements internationaux, le gendarme des banques centrales, prévient que les faillites qui se profilent pourraient retourner brutalement la tendance. Les experts financiers de leur côté scrutent les données historiques et trouvent que cette année 2020 ressemble furieusement à 1999, l’année où s’est formée la bulle internet. Une bulle qui a fini par éclater.

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