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Avec Coinbase à Wall Street, un pas de plus vers la «normalité» pour les cryptomonnaies

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La crise donne des ailes aux cryptomonnaies, à commencer par le Bitcoin dont le cours dépasse maintenant un niveau historique, 62 000 dollars. C’est dans ce contexte que Coinbase, la plateforme d’échanges de cryptoactifs fait son entrée ce mercredi à Wall Street. Un symbole, car c’est la première fois qu’une entreprise entièrement consacrée aux cryptomonnaies entre sur une place boursière aux États-Unis. Un pas de plus vers la normalité pour des cryptoactifs qui font de moins en moins peur aux investisseurs.

L'application Coinbase, permet de gérer un portefeuille virtuelle afin d'acheter, de vendre et de stocker des Bitcoins, des Ethereums, des Litecoins, et d'autres cryptomonnaies.
L'application Coinbase, permet de gérer un portefeuille virtuelle afin d'acheter, de vendre et de stocker des Bitcoins, des Ethereums, des Litecoins, et d'autres cryptomonnaies. © Chris Delmas/AFP
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On est très loin des débuts, il y a plus d'une décennie déjà, où les cryptomonnaies n’intéressaient qu’une poignée de particuliers derrière leur ordinateur. La société Coinbase qui gère la plateforme de cryptomonnaies la plus populaire du marché a fait sa fortune en élargissant l’usage des bitcoins au-delà des cercles d'initiés. De ce point de vue, le confinement de millions de personnes dans le monde l’an dernier a aidé le groupe à faire bondir son chiffre d’affaires de façon colossale. De 53 millions de dollars à 1,3 milliards de dollars. Désormais, le marché global des cryptomonnaies dépasse les 2 000 milliards de dollars.

Des investisseurs de moins en moins frileux

Il y a des entreprises comme Tesla et son patron Elon Musk qui ont converti une partie de leur trésorerie enBBitcoins et fait un coup de pub supplémentaire au passage pour la cryptomonnaie. La tendance à la hausse du Bitcoin n’est pas étrangère à cet engouement. Certains analystes estiment que le cours du Bitcoin pourrait atteindre les 100 000 dollars cette année. Les entreprises qui ont un important stock de liquidités ont intérêt à prendre le train en marche.

En début d’année, le premier gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock a indiqué qu’il intégrerait des produits dérivés du bitcoin. Il y a aussi une dimension refuge, comme pour l’or. La crainte de l’inflation causée par les plans de relance gigantesques aux États-Unis inciterait les entreprises à investir dans le Bitcoin pour protéger leurs avoirs.

Des résistances subsistent, notamment de ce côté-ci de l’Atlantique

Contrairement aux États-Unis où les cryptomonnaies commencent à faire leur trou et surtout à l’Asie, où les pratiques profitent d'une certaine souplesse réglementaire, en Europe, on insiste davantage sur les risques que feraient courir les cryptomonnaies sans un encadrement réel : risques de volatilité très grande, risque en matière de blanchiment d’argent ou de protection des données.

Pourtant, en France, la loi autorise les fonds d'investissement en cryptomonnaies

Depuis 2019, mais les établissements bancaires français restent globalement frileux en raison des risques cités plus tôt. La banque centrale européenne veille, jalouse de ses prérogatives sur la monnaie.

Voilà deux ans que les banques centrales partout dans le monde sont poussées dans leurs retranchements par l'explosion de ce marché des cryptomonnaies, notamment depuis l'annonce du projet de Facebook de créer une cryptomonnaie stable adossée à un panier de devises (le libra, rebaptisé depuis Diem). Les banques centrales comment à bouger. Elles lancent des expérimentations, car elles y voient aussi des avantages. Dans les pays en développement, c'est un outil efficace pour l'inclusion financière. En Chine, on y voit un facilitateur de transactions et une arme redoutable pour imposer le yuan numérique dans le monde.

EN BREF

Le directeur général de Toshiba démissionne ce mercredi, laissant un groupe en pleine tempête

Entre la pression d'actionnaires activistes qui contestaient sa reconduction à ce poste et des soupçons de conflit d'intérêts, Nobuaki Kurumatani était sur la sellette. Les révélations sur une proposition de rachat de Toshiba par CVC Capital Partners, son ancien employeur ont fini de jeter le trouble. Désormais, le PDG prendra ce poste et le conseil d'administration d'un conglomérat qui économiquement se porte bien.

L'Union européenne responsable de 16% de la « déforestation importée » selon WWF

« Déforestation importée », autrement dit, via leurs importations de bois, mais aussi de soja, d'huile de palme ou de cacao, les États de l'Union européenne faciliteraient (indirectement) la déforestation et la disparition de zones humides et prairies en Amérique du Sud. Au total, le commerce international de produits agricoles a entraîné en 2017 l'élimination de 1,3 million d'hectares de forêt tropicale.

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