Aujourd'hui l'économie

Le résultat des législatives remet en cause les réformes du président Macron

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Faute de majorité présidentielle absolue, la France est-elle devenue ingouvernable ? Le premier test pour Emmanuel Macron sera la loi sur le pouvoir d'achat. Cette question prioritaire pour les Français devait être votée dès cet été par le Parlement.

Le président français, Emmanuel Macron, lors du vote du second tour des élections législatives, le dimanche 19 juin 2022.
Le président français, Emmanuel Macron, lors du vote du second tour des élections législatives, le dimanche 19 juin 2022. AP - Michel Spingler
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La guerre aux portes de l'Europe a réveillé l'inflation, elle est aujourd'hui à 5,2% et tout indique qu'elle va durer et peser sur le portefeuille des Français. Le sujet s'est imposé dès la campagne présidentielle, tous les partis se sont emparés du sujet. Le président a promis d'agir au plus vite pour protéger le pouvoir d'achat des ménages. Son projet sera présenté au Conseil des ministres d'ici à 15 jours. Il englobe le bouclier énergétique, la ristourne de 18 centimes sur le carburant maintenu au moins pendant les vacances d'été et le blocage du prix du gaz, la revalorisation des minima sociaux, la suppression de la redevance audiovisuelle, un chèque alimentaire pour les ménages modestes. Sur les salaires, le gouvernement triple la prime Macron, pour la porter à 6 000 euros. Il est question aussi de relever le point d'indice des fonctionnaires.

La Nupes et le RN, qui apparaissent comme les grands vainqueurs du scrutin, veulent, eux aussi, protéger le pouvoir d'achat

Mais avec des propositions très éloignées de celle du camp présidentiel. La Nupes, avec son programme « Robin des bois », est beaucoup plus radicale, elle prévoit le blocage des prix et le Smic à 1 500 euros. Le Rassemblement national prône la baisse de la TVA. Les Républicains, qui pourraient être sollicités par Ensemble !, souhaitent, eux, réduire la taxation sur les carburants. Trouver une majorité pour adopter ce paquet dès cet été comme c'était prévu initialement paraît à cette heure très compliqué. Mais échouer paraît tout aussi impensable tant les attentes des Français sont élevées sur cette question. À noter que l'équation budgétaire rend le vote encore plus délicat. Il faut dépenser plus au moment où les taux d'intérêts remontent. Ce lundi matin, le parti d'extrême droite exige le poste crucial de la présidence de la commission des finances pour peser dans le débat.

Autre réforme qui paraît mal partie : celle des retraites

Elle devait être examinée à l'automne. Là aussi, les projets sont irréconciliables. Le président voulait retarder l'âge de départ, qui est aujourd'hui à 62 ans, la Nupes comme le Rassemblement national refusent cette option, ils prônent au contraire le droit à la retraite à 60 ans, tandis que Les Républicains militent pour la retraite à 65 ans. La coalition Ensemble ! devra amender son projet pour trouver une majorité. Et pour éviter que l'opposition ne déborde dans la rue. Les électeurs qui se sont largement abstenus d'aller voter aux législatives n'en pensent pas moins et pourraient laisser leur colère exploser. Avec le soutien des syndicats, y compris de la CFDT, déçue par la nouvelle réforme proposée par le président, elle lui a retiré son soutien. D'autres réformes risquent de souffrir de cette majorité introuvable. Celle de la santé, de l'école et, bien sûr, la transition énergétique. Des dossiers tout aussi urgents que celui du pouvoir d'achat.

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