La guerre entre le Hamas et Israël éreinte les pays voisins
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La guerre entre le Hamas et Israël entre ce mardi 7 novembre dans son deuxième mois. Le monde entier redoute les répercussions négatives sur l'économie. Elles sont déjà sensibles chez les voisins immédiats : l’Égypte, le Liban et la Jordanie.
Trois pays déjà fragilisés par de grosses difficultés internes avant même le début des hostilités. Le tourisme, un moteur, voire une bouée de sauvetage pour l'économie de la région, avait fortement rebondi après la crise du Covid mais la guerre aux frontières de ces trois pays est en train d'effacer cette embellie. L’insécurité éloigne les voyageurs, plusieurs compagnies ont déjà suspendu leurs vols. La fréquentation des sites les plus visités a fortement chuté en Égypte et en Jordanie. Au Liban, cette industrie s’est complètement effondrée.
Autre source d’inquiétude: l’approvisionnement extérieur
Le Caire a souffert de la suspension des livraisons du gaz israélien extrait au large de Gaza. Elles ont repris mais à un débit trois fois moindre. Le gazoduc égyptien qui alimente la Jordanie est à la merci d'une coupure ou d'un sabotage. Le Liban déjà exsangue, totalement dépendant de l’extérieur pour ses besoins en nourriture, en médicament, ou en pétrole, est le plus exposé en cas d’extension du conflit. Si l'accès à la mer venait à être coupé, 90 % de ses importations vitales seraient compromises. En 2006, lors de la guerre menée par Israël contre le Hezbollah, les marchandises ont transité par la Syrie, pour contourner l'embargo maritime.
Le Liban est surtout aujourd'hui épuisé par quatre ans de crise économique
Quelque 80 % de la population est tombée dans la grande pauvreté, l’inflation dépasse les 200 % et la livre libanaise est au fond de l’abîme. Ceux qui ont encore un peu d’argent achètent tout ce qu’ils trouvent encore dans les magasins. Car la famine menace. Il n’y a plus que trois mois de denrées en réserve, indique le gouvernement. Faute de stockage suffisant, depuis l’incendie qui a ravagé le grand silo du port de Beyrouth en 2020. L'élargissement de la guerre porterait un coup fatal au pays du Cèdre. Il ne résisterait pas non plus à l'afflux de nouveaux réfugiés alors qu'il a par le passé accueilli des centaines de milliers de Palestiniens puis de Syriens. La Jordanie abrite encore plus de 600 000 Syriens, elle en paie encore le prix, l'aide internationale n'a couvert que la moitié des dépenses.
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Le Liban, comme l’Égypte et la Jordanie ont des besoins urgents de financement
Que le FMI est prêt à couvrir. Des milliards de dollars ont été promis à Beyrouth et au Caire mais sous condition de réformes structurelles qui ne se sont pas encore matérialisées. Pour des raisons politiques : le vide du pouvoir au Liban et un président Sissi en campagne pour sa réélection en Egypte, qui vit sa pire crise économique depuis cinquante ans et se trouve aux abois pour rembourser les futures échéances de sa dette. Le risque pour Beyrouth, c'est l'anéantissement. Pour Le Caire comme pour Amman, c’est l'instabilité. L’accumulation des problèmes économiques pourrait dégénérer en mécontentement social dans ces pays jeunes où la rue est prompte à s'enflammer.
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