Argentine: à l'heure où la tronçonneuse de Javier Milei cale, Washington part à la rescousse
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Washington a annoncé un soutien financier massif à Buenos Aires. Une aide de 20 milliards de dollars pour stabiliser le peso et donner un peu d’air à un président argentin en pleine tourmente.

À son arrivée au pouvoir, il y a un an et demi, le président argentin Javier Milei avait promis un traitement de choc. Sa « tronçonneuse » contre les dépenses publiques et son austérité radicale avaient rapidement porté leurs fruits: l’inflation mensuelle, qui dépassait 20 %, a été divisée par trois en quelques mois. De quoi lui valoir les félicitations du FMI et de la Banque mondiale.
Mais derrière ces chiffres encourageants, la réalité sociale s’est vite assombrie. La consommation s’est effondrée, le chômage a augmenté et les salaires réels ont reculé. Les classes moyennes, déjà fragilisées, se disent sacrifiées, tandis que l’investissement privé tarde à repartir.
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Pression sur le peso et fuite vers le dollar
À ces difficultés s’ajoute une politique monétaire ultra-restrictive, avec des taux d’intérêt exorbitants qui paralysent le crédit.
Les revers électoraux du gouvernement ont, en outre, sapé la confiance des investisseurs. Résultat : les Argentins se sont précipités sur le dollar, accentuant la crise du peso. Pour contenir cette spirale, la Banque centrale a dû puiser dans ses réserves de devises, au risque de compromettre le remboursement de la dette. Affolés, les marchés ont exigé des garanties, poussant Buenos Aires à chercher de l’aide extérieure.
Trois défis pour Javier Milei
La Banque mondiale a accéléré un programme de soutien de 4 milliards de dollars, et les États-Unis ont mis 20 milliards sur la table. De quoi redonner un peu de souffle à l’économie et rassurer, temporairement, les investisseurs. Mais ce répit reste fragile.
Trois épreuves attendent désormais le président argentin : politique, avec la nécessité de trouver des alliés sans majorité parlementaire ; sociale, face au risque d’une contestation grandissante des classes moyennes appauvries ; et financière, avec l’urgence de reconstituer les réserves en dollars, notamment grâce aux exportations.
Pour Javier Milei, l’heure est peut-être venue de ranger la tronçonneuse et de montrer qu’il peut bâtir, pas seulement couper.
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