Aujourd'hui l'économie

Les capitales africaines veulent rouler à l’électrique

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Les grandes métropoles africaines misent de plus en plus sur le bus et la moto électrique. Un moyen de transport à la fois écologique et économique.

Le constructeur chinois Yutong a signé un contrat de livraison de 12 000 bus avec le Nigeria d’ici à 2030 (photo d'illustration).
Le constructeur chinois Yutong a signé un contrat de livraison de 12 000 bus avec le Nigeria d’ici à 2030 (photo d'illustration). © Flickr
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Le bus électrique est devenu très tendance. La conversion des bus à l’électrique est beaucoup plus rapide que celle des voitures. D’après une prévision de l'agence Bloomberg, d'ici 2032 la moitié de la flotte mondiale de bus roulera à l’électricité. Il faudra attendre dix ans de plus pour que le parc automobile atteigne un niveau équivalent.

En Afrique, où le bus représente le quart des émissions de carbone, la conversion a démarré depuis plusieurs années et est en train de s'accélérer. Le marché du bus électrique estimé à 900 millions de dollars en 2021 devrait doubler d'ici 2028. Dernier gros contrat remarqué : celui que Lagos a récemment signé avec le constructeur chinois Yutong pour la fourniture de 12 000 bus d’ici 2030.

Nairobi en avance

Grâce à des initiatives locales du secteur privé, la capitale du Kenya est à l'avant-garde du mouvement. L'an dernier, la start-up Basigo a commencé par acheter deux bus au champion chinois du e-véhicule BYD qu'elle a ensuite vendu ou proposé en leasing aux compagnies de transport desservant la capitale. Puis 15 autres ont suivi, puis 100. L’objectif est de déployer 1 000 bus dans les rues de Nairobi d’ici 2025. Ils sont fabriqués en Chine puis assemblés au Kenya à leur arrivée dans le port de Mombassa.

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Une autre start-up déjà renommée dans le secteur de la mobilité urbaine, Roam, issue d’un partenariat entre des Suédois et des Kényans, a conçu des bus spécialement adaptés aux besoins de la ville. Une centaine sera livrée cette année. Pour le Kenya qui importe la quasi-totalité de son fuel et qui produit la quasi-totalité de son courant avec des énergies renouvelables, le gain économique est évident. Cette conversion est aussi un énorme progrès en termes de santé publique et de bien-être pour une ville encore totalement asphyxiée par les moteurs des véhicules thermiques.

Décarbonisation

La nouveauté par rapport au thermique, c'est aussi que les bus sont assemblés sur place. C'est ce que l'on voit au Kenya et c'est ce qui se fera également au Nigeria avec Yutong. La décarbonation devient un vecteur d'industrialisation. C'est vrai pour le bus mais aussi pour la moto. Un moyen de transport très populaire dans les capitales africaines. Les motos taxis, les zemidjan de Cotonou à Lomé, les boda boda à Nairobi font partie du paysage, de la culture urbaine. Idéal pour éviter les bouchons et en même temps un précieux gagne-pain pour leurs chauffeurs. Avec un inconvénient majeur : ce sont de gros pollueurs, nuisibles à la planète et la santé des citadins.

Motos électriques

Le Kényan Roam a aussi un programme important de développement des motos électriques, avec une usine qui construit sur place des modèles rivalisant en prix avec les motos conventionnelles importées de Chine ou d'Inde. Son usine prévoit d'en sortir 50 000 par an. En Afrique de l’Ouest, c'est Spiro, ex-Mauto, qui a ouvert la voie à Cotonou en proposant moto et batteries dans la capitale béninoise. L’entreprise a été créée par Shegun Bakari, depuis peu ministre des Affaires étrangères de son pays. À son actif, un gros contrat passé avec l'Ouganda. L’accord signé au printemps avec le président Museveni prévoit la fourniture de 140 000 deux-roues électriques d'ici 2025. L'usine créée à cet effet devrait assembler à terme 25 000 motos par an. Le coup de pouce du gouvernement ougandais pour le déploiement des stations de batteries devrait faciliter la conversion à grande échelle du parc actuel de motos taxis.

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