C'est dans ta nature

Au Centre horticole de la Ville de Paris, des plantes et des arbres pour végétaliser la capitale

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La Ville de Paris a publié vendredi 21 avril un rapport sur le réchauffement climatique, avec des températures de 50°C attendues d'ici à la fin du siècle. La végétalisation est l’un des moyens de rendre la vie plus soutenable. Visite du Centre horticole de Paris, qui produit les plantes et les arbres plantés dans la capitale française.

20 000 arbres grandissent une dizaine d'années dans la pépinière avant leur plantation dans Paris.
20 000 arbres grandissent une dizaine d'années dans la pépinière avant leur plantation dans Paris. © Florent Guignard / RFI
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C’est en banlieue que Paris se fait une beauté. À Rungis se trouve le Centre horticole de la Ville de Paris, 40 hectares de serres et de pépinière, où poussent les plantes et les arbres qui végétalisent la capitale française. « Là, les serres sont bien remplies parce que les périodes de livraison vont bientôt commencer, début mai, pour les annuelles », montre Fanch Le Garrec, chef adjoint de la Division. « Ce sont toutes les plantes qui vont fleurir les massifs dans Paris cet été. »

800 000 annuelles, qui ne durent qu’une saison, sont plantées chaque année. Au total, ce sont 2 millions de plantes qui poussent ici, semées ou bouturées. Sans oublier les arbres et les arbustes. On quitte les serres chaudes et humides pour retrouver l’extérieur, et une pépinière de 30 hectares, au bord de l’autoroute, sous une ligne électrique haute-tension, pas très loin du Marché international de Rungis, le plus grand marché de produits agricoles au monde.

20 000 arbres sur la terre

Mais dans cet environnement urbain, c’est déjà la nature, comme une jeune forêt, à perte de vue. « Du paulownia, des charmes… Qu’est-ce qu’il y a plus loin ? Des sophoras du Japon, il me semble », décrit Laurent Chavirac, responsable achat des végétaux à la Ville de Paris. « Il n’y a pas encore toutes les feuilles donc on ne reconnaît pas tout de loin… Je vois des Cercis, des arbres de Judée. » Quelque 20 000 arbres alignés, 350 espèces différentes – les pigeons, ramier, pies ou mésanges s’en donnent à cœur joie.

Contrairement aux annuelles, aux plantes à fleurs, avec les arbres prévaut la gestion du temps long. « On a des arbres qui vont passer plus de dix ans au Centre horticole de la Ville de Paris », explique Fanch Le Garrec. « Dix ans, c’est quasiment deux mandatures. Les enjeux climatiques aujourd’hui sont prépondérants. Le défi, sur les arbres, c’est vraiment d’essayer d’anticiper, de voir au loin. »

Deux millions de plantes chaque année sont produites par le Centre horticole de la Ville de Paris.
Deux millions de plantes chaque année sont produites par le Centre horticole de la Ville de Paris. © Florent Guignard / RFI

Planter aujourd’hui en pensant à demain

C’est ainsi que les paysages arborés parisiens évoluent avec le temps. « Une partie de notre boulot, c’est de faire des essais, d’apporter des essences qu’on connaît moins », poursuit Laurent Chavirac. « On se dit : “Tiens, ça vaut peut-être le coup d’essayer cette espèce parce qu’elle paraît intéressante pour demain.” Le hêtre ou les chênes pédonculés ont quand même été très très réduits. Par contre, le micocoulier de Provence, le charme houblon, des essences qui résistent bien au sec, ont été augmentées dans les volumes et plantés dans Paris. »

Mais ces arbres ne poussent pas tout seuls, il faut les adapter à la ville. Un travail au long cours sur le tronc, le houppier, les branches, « parce qu’il n’y a pas toujours la place dans une rue, parce qu’il ne faut pas masquer les panneaux routiers… » Mais les jardiniers du Centre horticole de Paris agissent aussi en profondeur, sur les racines, pour que la plantation finale de l’arbre, au cœur de Pairs, ne soit pas un échec. « Un arbre comme celui-là a eu 3 ou 4 transplantations, pour travailler ses racines, pour faire du chevelu, pour qu’elles se ramifient comme un houppier quand on coupe une branche », précise Laurent Chavirac. « Il y a deux branches qui repartent, c’est exactement le même principe pour faciliter la reprise de l’arbre » quand il sera planté dans Paris, pour apporter de l’ombre, dans les rues et dans les parcs parisiens.

« Pourquoi les fleurs fanent ? »

Parce qu’elles ne servent plus à rien. La fleur abrite les gamètes mâles et femelles fécondés involontairement par les animaux, appâtés par la couleur des fleurs, leur parfum, le pollen et le nectar. Et une fois que le travail est fait, après la naissance des graines, la fleur n’a plus de raison d’attirer les pollinisateurs. Les pétales flétrissent. C’est comme pour nous, humains ; après la fleur de l’âge, on commence à faner.

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