Les premières gouttes tombées du ciel sont un signal vital. Dans les déserts le plus souvent, des plantes et des animaux reprennent vie pour donner la vie.

Quelques gouttes de pluie, et c'est la vie qui repart. À la première averse, les escargots sortent de leur coquille, où ils s'étaient mis en sommeil, parfois pendant trois ans dans certains déserts, pour attendre un taux d'humidité satisfaisant. Se terrer, s'enterrer, c'est le lot de toutes ces plantes et ces animaux accros au bulletin météo.
Pour eux, la pluie est une bonne nouvelle, parce qu'elle réveille leur libido. C'est le cas pour un crapaud du désert australien, qui peut s'enterrer pendant deux ans. « Quand il pleut, ils vont sortir et se reproduire, explique Anthony Herrel, chercheur au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. On connait tous le développement des têtards. Chez nous, cela prend un ou deux mois. Eux vont réduire ce cycle de vie. Le développement des têtards et leur métamorphose prennent seulement une semaine ou dix jours. Les petits vont se métamorphoser avant d'entrer dans le sable, pour attendre la prochaine pluie. »
Agents dormants
Quand la pluie tombe enfin, c'est une course contre la montre qui démarre, et c'est la même stratégie pour les dipneustes, des poissons « préhistoriques » dotés d'un poumon pour survivre hors de l'eau, planqués dans la boue. « Dans les périodes où l'eau n'est pas disponible, il va s'enterrer dans la boue et va créer un cocon autour de lui qui évite de perdre de l'eau. Il va attendre en état de dormance, jusqu'à ce qu'il y ait une nouvelle pluie. Il va alors sortir de son cocon et se reproduire », décrit Anthony Herrel.
Des plantes aussi attendent la pluie. La rose de Jéricho se met en boule, avant de s'ouvrir et de reverdir dès les premières gouttes. Un symbole de résurrection. Comme la mousse, qui se dessèche complètement, ne respire plus, arrête la photosynthèse, en hibernation totale, et retrouve des couleurs quand la pluie revient. Il y a aussi des graines, de vrais agents dormants, enterrées dans le sable du désert d'Atacama au Chili. « C'est un désert où il y a très peu de pluie, rappelle Anthony Herrel. En revanche, au moment où la pluie arrive, le désert va se transformer complètement, avec des fleurs partout, issues de ces graines présentes dans le sol. Elles vont se reproduire dans un temps très court, et ensuite elles vont attendre que la pluie arrive. » Le cycle de la pluie est aussi celui de la vie.
La question de la semaine
C'est un phénomène documenté dès l'Antiquité. Des pluies de grenouilles, de poissons, de chauves-souris, ou encore une pluie de millions d'araignées observée en 2015 en Australie. Des animaux emportés dans le ciel, par des tornades ou des tourbillons marins, avant de retomber sur terre, vivants, ou gelés par la haute altitude. En Californie, un requin avait même atterri sur un terrain de golf. Au Japon, il a plu des têtards. Mais rien à voir avec la météo. Les têtards avaient été vomis par des oiseaux.
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