Ouverture du deuxième round de négociations sur un futur traité international contre la pollution plastique sous l'égide de l'ONU ce lundi 29 mai. Les représentants de 175 nations vont devoir s'accorder sur les premiers contours d'un texte très attendu. Le plastique, qui est un dérivé du pétrole, est aujourd'hui partout : emballages, mais aussi fibres de vêtements, matériel de construction, ou encore outils médicaux. Sa production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes et pourrait encore tripler d'ici à 2060.

À l’occasion de cette réunion, l’ONU publie un rapport sur le coût environnemental du plastique. Pour Llorenç Mila i Canals, du programme environnement des Nations unies, « il faut combattre l'idée que le plastique est une matière bon marché, car de nombreux coûts du plastique sont externalisés. C'est-à-dire que c'est la société en général qui paye ces coûts et non pas l'entreprise productrice. Quand le plastique pollue les écosystèmes dans l'océan par exemple, cela réduit les ressources de la pêche et la valeur des zones touristiques. Le plastique met aussi en danger la santé des animaux d’élevage et fait baisser la productivité. Les coûts externes du plastique s'élèvent au minimum entre 300 et 600 milliards de dollars selon nos calculs, et c’est environ le même montant que le coût de production »
Dans le reste de l’actualité
- Les dépenses militaires néfastes pour la planète. Une étude de la revue de sociologie américaine intitulée « Guns vs Climate » (World’s Militaries Increase Carbon Emissions: Study | American Sociological Association (asanet.org)) met en parallèle la hausse des émissions de CO2 dans le monde et les dépenses militaires. Les auteurs expliquent que c'est dans les pays avec la plus forte économie de défense que l'impact de la croissance économique sur ces émissions est le plus fort. Le taux moyen d'émissions par habitant pourraient ainsi être diminué de 25 % si ces pays baissaient leurs dépenses militaires. Celles-ci ont redépassé en 2022 leur niveau de la fin de la guerre froide en Europe en raison du conflit en Ukraine.
- Le protocole de Montréal, adopté en 1987 pour lutter contre le trou dans la couche d’ozone, a eu d’autres effets bénéfiques, selon l’académie américaine des sciences. Ce protocole, souvent cité en exemple d’action réussie en faveur de l’environnement, visait à limiter l’émission de CFC, un gaz utilisé dans l’industrie du froid participant à la destruction de la couche d’ozone. L'application de ce protocole a eu un autre effet bénéfique, celui de limiter la fonte de la banquise arctique et de retarder le premier été sans glace ni banquise. Il est à présent anticipé pour le milieu des années 2030. Or, sans le protocole de Montréal, il aurait malheureusement déjà eu lieu.
- Dans l’arctique, les femelles écureuils hibernent moins à cause du réchauffement climatique. La revue Science publie une étude sur le sujet. L’arctique, c’est la région du monde qui se réchauffe le plus : les hivers sont moins froids, et moins longs, et les écureuils qui s'y trouvent hibernent donc moins. Les femelles en particulier se réveillent une dizaine de jours plus tôt qu’il y a 25 ans. C’est la première fois que des scientifiques observent ce comportement, avec cette différence entre les sexes, qui n’est pas sans danger pour les femelles puisqu’elles se retrouvent seules face à leurs prédateurs. Cela pourrait avoir un effet sur les taux de reproduction de l’espèce.
- Festival de Cannes : un collectif soutenu par plus de 400 professionnels du cinéma a lancé un manifeste pour que le 7e art se mette urgemment au service de l’écologie. Sous le nom CUT ! (Cinéma uni pour la transition), cette tribune publiée dans le journal Le Monde a été signée par des têtes d'affiche comme Isabelle Adjani, Louis Garrel ou encore Natalie Portman, mais aussi Cyril Dion. Le réalisateur et militant écologiste français qui a déjà consacré plusieurs films à la cause environnementale, interpelle les cinéastes et les producteurs : « Quand le film se passe à 5 endroits du monde différent », martèle-t-il, « est-ce qu'on est capable de réduire un peu la voilure et de faire comme au temps de la nouvelle vague ou ce qu'a fait le dogme, c’est-à-dire, se donner des moyens plus simples pour raconter des histoires puissantes, mais sans forcément une débauche de matière et d'énergie ? Par exemple, limiter l'utilisation des avions, du matériel aussi. Il y a des camions qui dégorgent de matériel aux abords des tournages ! Un tournage, c'est l'équivalent aujourd’hui d'une quarantaine d'allers-retours Paris-New York, c'est beaucoup trop ».
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