L’industrie cherche à encadrer l’exploitation artisanale du cobalt en RDC
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Comment encadrer la mine artisanale de cobalt pour garantir de meilleures conditions de travail aux mineurs informels en République démocratique du Congo ? Les initiatives se succèdent de la part de l’industrie et du négoce.
Les grands acheteurs ou utilisateurs de cobalt s’impliquent pour tenter d’encadrer l’extraction artisanale en RDC. Transformer cette filière le plus souvent informelle et donc illégale, souvent associée au travail des enfants ou à des conditions de travail déplorables et à de nombreux accidents, faute de contrôle et d’équipements.
Trafigura contrôlera six zones artisanales
Dernière initiative en date, le géant suisse du négoce Trafigura vient de signer un accord avec l’Entreprise générale du cobalt, une émanation de l’Etat congolais créée en février dernier et chargée d’acheter la production informelle. Le négociant suisse de métaux s’engage à financer l’amélioration des conditions de travail des mineurs artisanaux, à leur fournir équipements et protection. Six zones d’extraction contrôlées seront créées au Katanga, avec des stations d’achats de minerai. Un QR code devrait garantir l’origine du métal au client final.
Encadrement et formation des mineurs
Du côté des industriels utilisateurs de cobalt, les initiatives se multiplient également. Le champion américain du véhicule électrique Tesla a rejoint l’« Alliance pour un cobalt équitable » (« Fair Cobalt Alliance ») menée par Glencore, poids lourd de l’industrie minière au Congo, avec huit autres partenaires de l’industrie électronique.
Une autre initiative menée par l’agence allemande de coopération, « Cobalt pour le développement », associe le géant allemand de la chimie BASF et de l’automobile BMW, avec l’Américain Google et le fabricant coréen de batteries Samsung Electronics et SDI. Le programme prévoit de former dans un premier temps 1 500 mineurs congolais de douze coopératives artisanales, sur 36 sites miniers autour de Kolwezi.
Après Tesla, Volkswagen rejoint le mouvement
Le constructeur allemand Volkswagen, qui refusait jusqu’à présent de s’approvisionner en cobalt des mines artisanales congolaises pour ses batteries électriques, pour des raisons de réputation, vient de rejoindre le mouvement.
10% de la production congolaise
C’est la démonstration que l’industrie, pour assurer sa révolution numérique et énergétique, préfère mettre le nez dans la chaîne d’approvisionnement plutôt que de se passer des plus grandes réserves de cobalt au monde détenues par la RDC, où plus de 10% de la production provient de mines artisanales.
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