Moins d’acier sur le marché, la filière tracteur souffre
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Le marché des machines agricoles n’est pas épargné par la hausse du prix des matières premières. La flambée du prix de l’acier, se répercute notamment sur toute la chaine de production des tracteurs.

Les industriels du secteur agricole tablaient sur une bonne année 2021, après être sortis de la léthargie économique imposée par la pandémie. Pour l’année en cours, ils confient avoir des carnets de commande bons, voire très bons. Notamment grâce à la forte hausse des prix des céréales qui ont permis aux agriculteurs d’investir plus que prévu ces derniers mois. Une reprise bienvenue, qui est hélas aujourd’hui freinée par de grandes difficultés d’approvisionnement qui s’accompagnent d'une hausse des prix.
Le prix de l’acier S355 a plus que doublé
Dans les tracteurs il faut une variété spécifique d’acier, le S355. Cet acier valait 550 euros avant 2020 et flirte aujourd’hui avec les 1 250 euros la tonne selon l'Union des industriels de l'agroéquipement Axema. Et cela risque de durer plusieurs mois en raison notamment de la reprise de l’activité aux États-Unis plus rapide et plus forte que prévue. Sachant que depuis le 1er mai, la Chine a aussi supprimé les droits d’importations sur les aciers et les ferrailles. Plus de demande mondiale, et moins de production européenne suite à l’arrêt de plusieurs hauts-fourneaux, le résultat de l’équation fait mal. À cela s’ajoute une pénurie liée aux quota d’importation d’acier fixé par l’Europe depuis 2019.
Des retards de livraison se profilent
Or un quart du prix des machines agricoles dépend du coût de l’acier. Inévitablement les industriels vont donc devoir augmenter leur prix. En France, deuxième producteur européen de tracteurs, plus de 80 % des membres de l’Union des industriels de l’agroéquipement annoncent des retards de livraison probable. Et dans le secteur ce n’est pas anodin car il s’agit d’un marché saisonnier et ce n’est pas en décembre qu’un agriculteur a besoin d’une moissonneuse-batteuse. Donc retard voudra dire parfois aussi annulation de livraison. Autre conséquence : des arrêts de production. Ils ont déjà débuté. Fin avril le constructeur allemand Fendt a du stopper pendant plus d'une semaine sa production de tracteurs et de cabines faute de pénurie de pièces moulées chez un de ses fournisseurs.
Toute l’industrie mécanique européenne est touchée, certains parlent même de situation catastrophique. En cause aussi les nouvelles pratiques chez les industriels qui pour beaucoup ont opté pour la politique du « zéro stock » et qui le paient aujourd’hui.
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