Chronique des matières premières

La Russie, nouvel exportateur de blé vers l'Algérie?

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Les exportateurs russes de blé ont un nouveau marché en ligne de mire :  l'Algérie. Le pays est un énorme consommateur de blé sous forme de semoule, pain ou pâtes. Il était jusqu'ici majoritairement approvisionné par des céréales européennes. Mais demain cela pourrait peut-être changer.

La Russie récolte 131 millions de tonnes de blé en 2020, la deuxième plus belle récolte de son histoire.
La Russie récolte 131 millions de tonnes de blé en 2020, la deuxième plus belle récolte de son histoire. © Pixabay / Andrey Braynsk
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C'est une nouvelle quasi-historique. Une cargaison de blé russe de 28 000 tonnes est en route vers Alger. Si elle passe les contrôles effectués au port, les Algériens pourront demain acheter un couscous ou du pain à base de blé de la mer Noire. L'information donnée cette semaine par l'Association russe des exportateurs de céréales est symbolique d'une nouvelle stratégie.

Cela fait au moins deux ans en effet que le pays négocie avec les autorités algériennes, échantillons de blé à l'appui, pour trouver un moyen de commercer avec Alger. Et pour cause, l'Algérie est un gros consommateur d'aliments à base de blé, et donc un des principaux pays importateurs au niveau mondial, et même le premier certaines années. Mais jusque-là l'Algérie n'était pas très accueillante avec le blé russe. Un blé dont la qualité est souvent abimée à cause d’un insecte, la punaise, qui prolifère particulièrement dans cette région du monde. 

Objectif : un million de tonnes

Mais l'année dernière, finalement, Alger a accepté de revoir son cahier des charges et d'augmenter la part de blé punaisé acceptable dans une cargaison. Les critères algériens restent encore très contraignants, notamment sur le pourcentage de protéine qu'il doit contenir, mais c'est tout de même une nouvelle fenêtre qui s'ouvre pour la Russie qui affiche ses ambitions : exporter un million de tonnes de blé vers l'Algérie lors de la prochaine campagne.

Si cela se confirme, le blé russe viendra concurrencer le blé français qui constitue traditionnellement 60 % des achats algériens. Exception faite l'année dernière où suite à une mauvaise récolte, sa part a baissé presque de moitié, au bénéfice de l'Allemagne, producteur discret mais efficace de céréales.

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