La désorganisation du fret maritime pèse sur le marché du coton
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Le coton est victime des délais d’acheminement par voie maritime. Certaines cargaisons sont bloquées depuis plusieurs mois dans les ports, les filatures s’impatientent.

Le matin, c’est la première chose qu’il fait, vérifier si sa cargaison de coton est toujours bloquée. Ce négociant français comme d’autres ne sait plus à quel saint se vouer et surtout il ne sait plus quoi répondre aux appels pressants des patrons de filatures qui attendent leurs commandes.
Le blocage commence dans les ports de départ où le coton s’accumule, c’est notamment le cas aux États-Unis. Pour l’instant le stockage est possible, mais sur la durée cela pourrait devenir compliqué.
Des compagnies maritimes « très désagréables »
« Il faut se prosterner pour avoir un conteneur », explique notre interlocuteur, et quand la cargaison est partie, il arrive ensuite qu’elle reste bloquée dans un port de transbordement, là où les conteneurs changent de route.
Certaines grandes usines du Bangladesh, du Pakistan ou encore de Turquie attendent ainsi des centaines de tonnes de coton à filer depuis parfois trois mois. Entre les négociants et les filatures, il y a les compagnies maritimes « qui font la loi jusqu’à être parfois très désagréables », confie un expert.
Une impression de manque irréaliste
Cette désorganisation pèse sur tous les acteurs d’un bout à l’autre de la chaîne, d’autant qu’ils n’ont aucune visibilité. Elle crée aussi une hausse artificielle des stocks et une impression de manque sur le marché qui n’est pas réaliste. Un marché caractérisé par des prix très hauts depuis fin septembre puisqu’ils caracolent au-dessus d’un dollar la livre.
Mais depuis la fin de la semaine dernière, les cours ont pris la pente descendante, une simple correction, commente un de nos interlocuteurs, face à des prix qui étaient devenus « irrationnels ». Car pour l’heure le marché n’est pas tendu, il n’y a aucune inquiétude sur les productions, elles sont au rendez-vous, tout comme la demande qui est remontée avec la reprise de l’activité économique. Mais l’arrivée du variant Omicron introduit une nouvelle inconnue dans un marché déjà bien perturbé.
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