Matières premières minérales: la France veut sécuriser ses approvisionnements
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Parce que les pénuries ne sont pas qu’un concept, mais bien une réalité, la France se met en ordre de bataille pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières minérales critiques pour l’horizon 2030, en particulier celles qui servent à fabriquer les batteries.

Le monde d’après sera sans carbone, mais riche en métaux ! Ce constat justifie à lui seul la démarche lancée par la France, car c’est bien parce que les pénuries et les retards d’approvisionnement ont autant touché le secteur industriel que les autorités ont décidé à l’automne dernier de réfléchir à des actions concrètes pour que 2030 ne soit pas un cauchemar pour les grandes filières technologiques françaises impliquées dans la transition énergétique.
Le scénario d’une dépendance grandissante est en effet déjà écrit : à cette échéance, la demande en cuivre sera multipliée par deux celle en nickel par trois, celle en lithium par quatre et idem pour certaines terres rares. Des tensions qui seront mondiales avant d’être françaises ou européennes.
Mais certains seront mieux lotis : « La Chine a pris 20 ans d’avance en contrôlant les chaînes d’approvisionnement des batteries », explique Philippe Varin, l’expert français mandaté pour réfléchir sur le sujet. Grâce à ses investissements dans les terres rares, elle produit notamment 90 % des aimants de la planète qui sont nécessaires à la construction des moteurs électriques et en particulier des éoliennes.
Les propositions qui ressortent du rapport Varin
Sachant qu’à la fin de la décennie un tiers maximum des besoins pourront être remplis par des fournisseurs européens et sachant que le recyclage n’aura que peu d’effet pour répondre à l’explosion de la demande, l’auteur du rapport Varin fait plusieurs propositions concrètes.
La première est la constitution d’un fonds d’investissement dans les métaux stratégiques. L’idée est notamment de sécuriser les approvisionnements des industriels européens par la prise de participation dans des projets d’extraction minière, de raffinage, ou encore de transformation et de recyclage.
Autre décision, la mise en place d’un observatoire des métaux critiques, et la nomination d’un délégué ministériel à la sécurisation de l’approvisionnement en métaux stratégiques. Sans oublier un soutien à la recherche pour réfléchir aux prochaines générations de batteries. La filière nickel est particulièrement concernée, « ce sera probablement la plus innovante », explique l’expert français, le nickel étant aussi peut-être l’élément dont la disponibilité sera aussi la plus préoccupante d’ici 2025.
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