Chronique des matières premières

Ramadan: du riz à bon prix en attendant la hausse

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Le riz à prix abordable ne devrait pas manquer pour le ramadan sur le continent africain. Car contrairement aux autres céréales comme le blé, la plupart des pays ont du stock. Mais cela pourrait ne pas durer.

Des sacs de 100 kilos de riz sont vendus dans une boutique au Mali (image d'illustration).
Des sacs de 100 kilos de riz sont vendus dans une boutique au Mali (image d'illustration). Getty Images - john images
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Entre deux et quatre mois de stocks, c’est ce qu’ont aujourd'hui les pays africains, et c’est ce qui les sauve face à l'envolée des prix des autres céréales. La question de l'approvisionnement en riz et de son prix, se posera cependant, mais à partir du mois de mai ou juin, quand les stocks seront épuisés. L'Afrique de l'Ouest, pour ne parler que cette région, vit sur ses 14 millions de tonnes de riz importé. Or aux prix actuels, plus personne n'achète. 

Les prix à l'exportation, c'est-à-dire au départ, sont stables pour l'instant, car il y a suffisamment de riz chez les producteurs. Ce qui a augmenté, ce sont les prix à l'arrivée sur le continent : depuis mi-février, la guerre en Ukraine a tiré vers le haut le coût du fret maritime qui se répercute inévitablement au bout du voyage. 

► À lire aussi : L’Afrique toujours plus gourmande en riz importé

Quel sera le bon moment pour acheter ?

Ce coût est tel aujourd'hui qu'il dissuade tous ceux qui peuvent vivre sur leur réserve de passer de nouveaux contrats. Hors du continent, les achats constatés sont précisément effectués par ceux qui ont moins de stock, comme l'Iran, et l'Irak, par exemple qui, selon un expert, achètent en ce moment plus et plus tôt que d'habitude. 

La grande question pour tous les importateurs africains, et les autres, est d'arriver à savoir quand est-ce qu’il sera judicieux d’acheter. « Les acheteurs de riz n'oublient pas 2008, rappelle un négociant : ils avaient alors acheté très haut, avant de le regretter, car les prix s’étaient rapidement effondrés. » Mais le contexte est différent et le scénario a peu de chance de se reproduire prévient Patricio Mendez del Villar, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.

Les prix du fret devraient se maintenir encore plusieurs mois. Et, le prix du riz au départ, devrait lui aussi grimper. En cause notamment, une possible augmentation de la demande. Il n’est pas exclu en effet de voir des consommateurs acheter plus de riz, faute de pouvoir acheter du blé. 

► À lire aussi : Le riz, une alternative pour remplacer le blé en Afrique subsaharienne?

Le prix des brisures a déjà augmenté

« Ce genre de transfert s’est rarement vu, mais il a déjà commencé dans le secteur de l’alimentation animale », assure l’expert du Cirad : la Chine achète énormément de brisure de riz en ce moment pour compenser la hausse des prix du maïs. Résultat : en Inde et en Thaïlande, le prix de la brisure a presque rattrapé celui du riz alors qu’il y avait avant au moins 15 dollars de différence par tonne. Une hausse des prix qui pourrait très vite toucher le Sénégal gros consommateur de brisures.  

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