L’Italie se passera du gaz russe d’ici 18 mois
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« L’Italie pourrait commencer à être indépendante du gaz russe d’ici 18 mois », a déclaré jeudi le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani. Pour y arriver, le gouvernement italien compte sur de nouveaux contrats d’approvisionnements avec certains pays africains et l’augmentation des capacités de regazéification dans le pays.

L’Italie est l’un des plus gros consommateurs de gaz naturel en Europe, le pays importe presque la totalité de ses besoins. Quarante pour cent de sa consommation annuelle, soit environ 29 milliards de mètres cube, proviennent de la Russie, son premier fournisseur.
Pour remplacer une partie du gaz russe, le gouvernement italien se tourne vers l’Algérie, son deuxième fournisseur historique. Un accord a été signé ce mois-ci entre Rome et Alger pour augmenter les capacités du gazoduc sous-marin Transmed qui relie les deux pays, jusqu’à 9 milliards de m3 supplémentaires par an d’ici 2023-2024. Cela règlerait déjà un tiers du problème.
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Un autre accord a également été conclu récemment avec l’Égypte pour augmenter les approvisionnements en gaz naturel liquéfié. En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement italien s’est lancé dans une offensive diplomatique pour conclure de nouveaux contrats d’approvisionnements avec les pays africains. Le Congo et l’Angola cette semaine et le Mozambique le mois prochain. L’Italie profite des bonnes relations qu’a bâties son groupe énergétique Eni dans ces pays, présent en Afrique depuis 69 ans.
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Mais se passer du gaz russe d’ici 18 mois semble un objectif difficile à atteindre selon certains experts. Ces derniers tablent plutôt sur deux à trois ans, car une bonne partie du gaz acheté sera du GNL, et il faudra trouver des méthaniers pour le transporter. Or il n’y en a pas suffisamment de disponible pour répondre à la demande mondiale, tous les grands pays consommateurs de gaz ont la même attente.
Le même problème se pose pour trouver des unités flottantes de regazéification dont l’Italie aura besoin. Le pays envisage d’en acheter ou d’en louer. Pour l’Italie, commence une course contre la montre afin de s’assurer des réserves de gaz suffisantes pour l’hiver prochain.
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