Prix des céréales : la Chine scrutée à la loupe
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La Chine va-t-elle acheter beaucoup de céréales dans les mois qui viennent ? C’est la question qui préoccupe aujourd’hui les marchés, car le volume des importations chinoises conditionnera les prix de demain.

Premier importateur de produits agricoles, l’Empire du milieu bat depuis deux ans des records d’importation de grains. La Chine a tant acheté qu’elle a siphonné les surplus de stocks et une partie des réserves américaines. Mais va-t-elle rester toujours aussi active ?
« Personne ne peut cerner la demande chinoise », explique François Luguenot, expert en marché des matières premières agricoles. Et c’est ce qui pèse sur les marchés aujourd’hui. Les achats venus de Chine sont scrutés de près pour guetter tout signe annonciateur d’une année tendue. Si la Chine achète peu, les prix vont se détendre, si au contraire elle continue sur le rythme des deux années précédentes, alors les marchés vont inévitablement se crisper. Même si les volumes sont infimes, assurent certains analystes, cela peut suffire à faire grimper les cours.
La prochaine récolte chinoise encore très incertaine
Les importations chinoises dépendront essentiellement de la prochaine récolte d'automne localement. Il y a deux ans, le pays avait manqué de 12 millions de tonnes de blé, selon le Conseil international des céréales (CIC). Pour cette campagne qui se termine, le déficit devrait baisser. Au vu du contexte mondial, les incitations de Pékin à produire localement ont été fortes. Les autorités ont prévenu que pour avoir de bonnes récoltes, il faudrait que la main d’œuvre soit disponible et que les machines puissent être acheminées vers les régions productrices de blé. Mais la stratégie « zéro Covid » complique les échanges inter-provinciaux et alimente toujours les doutes sur les prochaines productions.
Des stocks chinois très élevés, mais difficiles à analyser
L’autre inconnue qui pourrait peut-être limiter les importations et influer sur les prix, c’est l’état des stocks chinois. Selon le Conseil international des céréales, le pays dispose de près de la moitié des stocks mondiaux de blé, l'équivalent de près d'un an de consommation chinoise. Des stocks élevés donc, mais ces chiffres laissent pour l'instant perplexes bien des observateurs qui se gardent de les analyser.
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